Sur les réseaux sociaux, la vidéo d’une très brutale interpellation policière en pleine rue fait réagir. Durant le week-end du 14 juillet, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), un policier a passé à tabac un jeune homme déjà immobilisé au sol et menotté. L’IGPN a été saisie.
« Attends, pas là, pas là ! », crie un policier à l’un de ses collègues en train de rouer de coups de poing un jeune homme au sol qu’ils viennent d’interpeller à Bagnolet. Peut-être un temps soit peu inquiet des regards et des potentielles caméras-témoins de la scène, le policier invite ses équipiers à se déplacer dans un endroit plus discret, sans demander que cessent ces actes de violences. Le jeune homme, qui cherche à se dégager, apparaît sur les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux déjà maîtrisé et menotté.
L’IGPN a été saisi
L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie d’une enquête judiciaire, a annoncé le parquet de Bobigny lundi 15 juillet au soir après la diffusion des images sur les réseaux sociaux. En 2019, sur 1 460 enquêtes judiciaires ouvertes par l’IGPN (Inspection générale de la Police nationale), 868 portaient sur des « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».
Plusieurs personnalités politiques de gauche se sont insurgées de la brutalité de ces policiers. Alexis Corbière, le député dissident FI de la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, où se sont déroulés les faits, a qualifié les images d’« inacceptables ». « Une enquête administrative doit être ouverte pour faire toute la lumière sur ces comportements intolérables », a-t-il sollicité.
La députée écologiste de la 9e circonscription de Paris, Sandrine Rousseau, a relayé les images sur son compte X, en estimant : « Pour cette raison aussi nous avons besoin du Nouveau Front Populaire. Pour que le droit s’applique en toutes circonstances ». Le NFP souhaite notamment remplacer l’IGPN et l’IGGN (Inspection générale de la Gendarmerie nationale), par « un nouvel organisme indépendant, rattaché à la Défenseure des droits » ou rétablir la police de proximité, qui avait été supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy.
« Pas là, mais pas ailleurs non plus », a aussi réagi le député Insoumis de la 10e circonscription de l’Essonne, Antoine Léaument sur son compte X (ex-Twitter), rappelant que « la sûreté publique, c’est aussi le respect du droit et donc des droits ».
Alors que le droit de filmer les forces de l’ordre est remis en cause par l’État depuis le passage de la loi sécurité globale en 2021, les quelques secondes de ces vidéos par un habitant de Bagnolet sont, pour le moment, la seule preuve des actes perpétrés par les policiers.