Le Premier ministre a dénoncé jeudi à Viry-Châtillon « des groupes plus ou moins organisés qui cherchent à faire un entrisme islamiste » et qui prônent « les préceptes de la charia, notamment dans les écoles ».
Jeudi, Gabriel Attal a multiplié et les annonces et les déclarations qui font parler. Après une visite à Viry-Châtillon (Essonne), où le jeune Shemseddine a perdu la vie au début du mois d’avril après une violente agression devant son collège, le Premier ministre s’est exprimé plus longuement sur le plateau de BFMTV.
Il a, entre autres, dénoncé « des groupes plus ou moins organisés qui cherchent à faire un entrisme islamiste », qui prônent « les préceptes de la charia, notamment dans les écoles ». Plus tôt, à Viry-Châtillon, le chef du gouvernement avait affirmé que « de plus en plus, les violences des jeunes se déroulent sur fond de contestation des valeurs républicaines, de contestation de la laïcité. » Mais comment peut-on définir la notion « d’entrisme islamique » évoquée par Gabriel Attal ?
Un terme issu du trotskisme
Le terme « entrisme » est issu du trotskisme, une idéologie politique qui tire son nom de Léon Trotski, un communiste russe qui s’opposa dans les années 1920 à Staline et sa pratique du pouvoir. Il s’agit d’une « tactique adoptée par certaines organisations (syndicat, parti politique) visant à faire entrer dans une autre organisation (comme l’État, NDLR) certains de leurs membres en vue d’en modifier la pratique et les objectifs », selon la définition du dictionnaire Larousse. Les organisations adeptes de « l’entrisme » ne se limitent pas aux syndicats et partis politiques et peuvent s’élargir aux mouvements et mouvances, comme les religions ou les sectes.
Ainsi, selon les termes employés par Gabriel Attal, « des groupes » proche de l’islam radical tenteraient de faire rentrer dans une institution étatique, ici l’école, certains de leurs membres en vue d’en modifier les pratiques pour y appliquer les préceptes de la charia. La charia, ou loi islamique, se définit comme diverses normes et règles doctrinales, sociales ou cultuelles. Elle est la principale source du droit dans nombre de pays musulmans.
Mélenchon dénonce une « accusation islamophobe »
« Le garde des Sceaux prendra une circulaire pénale pour que, quand vous êtes agressé parce que vous ne respectez pas des principes religieux, (soit) retenue une circonstance aggravante, comme c’est le cas quand on agresse quelqu’un parce qu’il a une religion en particulier », a assuré Gabriel Attal à Viry-Châtillon.
Au lendemain de cette déclaration, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une « accusation islamophobe » au micro de BFMTV. « Il arrive que des gens de toutes opinions religieuses, je tiens à le dire, qu’ils soient musulmans ou bien catholiques (…) parfois, soient indisposés par certains cours, notamment sur les sciences de la vie », a-t-il indiqué. « Le rôle des enseignants et des directeurs d’établissement c’est d’expliquer aux parents pourquoi cet enseignement est fait, pourquoi il est au programme, et en général, les gens sont de bonne volonté. »