« Un éclat de lumière ! » : à Notre-Dame de Paris, comment le président Macron va en prendre plein les yeux

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Notre-Dame de Paris : à un an de la réouverture au public, Emmanuel Macron visite le chantier de la cathédrale Notre-Dame de paris Le 08/12/2023 Photo : Delphine Goldsztejn

À une semaine de la réouverture au public et au culte du monument, le président de la République se rend à l’intérieur du joyau gothique ce vendredi. Outre les compagnons, il sera le premier à découvrir l’intérieur de la cathédrale entièrement restauré. Une déambulation de deux heures pendant laquelle le chef de l’État va (re)découvrir tous les éléments marquants du chantier.

Lors de sa septième et ultime visite du chantier de Notre-Dame de Paris (IVe) ce vendredi dès 10h15, Emmanuel Macron va d’abord poser ses yeux vers le sol paré d’un tout nouveau dallage de pierres naturelles extraites de la carrière de Comblanchien en Côte-d’Or. Sur le petit parvis devant les trois portails de la cathédrale, c’est un beige d’une clarté rafraîchissante qui aimantera le regard du président de la République, en présence, à ce moment précis, de la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo. Rien à voir avec les pavés gris qu’ils foulaient, l’air grave, en cette sombre soirée du 15 avril 2019 alors que les pompiers luttaient encore contre les flammes.

« Ça va être un éclat de lumière ! », vante Alban Praquin, directeur de la société qui exploite la carrière bourguignonne. Pour sa déambulation de deux bonnes heures en une dizaine d’étapes, huit jours avant la réouverture solennelle de l’édifice, le chef de l’État, accompagné de son épouse, va pouvoir mesurer, en direct, tout le travail accompli depuis cinq ans et demi, par près de 2 000 compagnons, les « nouveaux bâtisseurs » de Notre-Dame de Paris. Et ainsi admirer les contrastes avec l’époque d’avant-incendie.

« Une métamorphose, une résurrection »

Lui qui, chaque année, se rendait sur place pour un état des lieux de l’avancée des travaux va s’imprégner, en avant-première, du nouveau décor du vaisseau ressuscité et dont seules quelques images clandestines ont circulé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Et le constat est déjà dithyrambique : « L’intérieur va réellement donner à voir une métamorphose, une résurrection, une splendeur qu’on n’a jamais vue », s’illumine Philippe Jost, président de l’établissement public en charge de la restauration de Notre-Dame, qui sera aux côtés du président Macron ce vendredi.

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Première grande différence qui saute aux yeux en pénétrant dans le joyau de l’art gothique : la blondeur de la pierre délestée de la couche de crasse qui noircissait les murs depuis des décennies. Grâce à des vitraux également débarrassés de leurs « croûtes de pollution », le locataire de l’Élysée s’immergera dans un monument plus étincelant que jamais et retrouvant son aspect originel. Tout au long du parcours, c’est encore « l’éclat » qui donnera le ton : « Éclat des boiseries, des tableaux, des voûtes reconstruites, de la nouvelle charpente… », recense-t-on dans l’entourage présidentiel.

Le Président dans les charpentes

Dès l’entrée, il tombera sur le nouveau baptistère en bronze imaginé par un designer de la Drôme. Mgr Laurent Ulrich, l’archevêque de Paris, sera son guide liturgique pendant la quasi-intégralité de la visite. Emmanuel Macron disposera, au loin, d’une vue jusqu’à la croix en or du chœur qui, elle aussi, « a retrouvé tout son éclat ». En matière de mobilier, la nef semblera un peu vide sans ses 1 500 sièges tout neufs qui n’ont pas encore été installés.

C’est depuis ce long corridor, et en présence de l’architecte en chef Philippe Villeneuve, qu’il se remémorera le feu, les travaux d’urgence entrepris, les réflexions menées autour de la fidélité accordée aux gestes des bâtisseurs d’antan.

Des techniques médiévales adoptées pour la reconstruction de la grande voûte de la croisée du transept transpercée par la flèche et appliquées à ses pierres, voûtains et ogives. Le visiteur VIP et Brigitte Macron s’apercevront alors qu’il est difficile « de distinguer les voûtes neuves de celles qui ont été restaurées », assure-t-on dans leur cercle. Puis, au seuil du chœur, les yeux se tourneront vers la Vierge du Pilier, symbole de Notre-Dame et « véritable miraculée » de l’incendie, les poutres calcinées et les avalanches de pierres s’effondrant juste à ses pieds. Tout près, la forme courbée du nouvel autel en bronze fera causer.


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L’hôte au sommet du pouvoir prendra ensuite de la hauteur. Direction la charpente pour une grimpette en tout petit comité. Notre-Dame a retrouvé sa « forêt » édifiée par des artisans à la précision d’orfèvre, ayant dessiné plus de 1 300 plans et utilisés plus d’un millier de chênes ancestraux pour reconstruire à l’identique cette ossature boisée. Les Macron s’aventureront jusqu’au poinçon, pièce centrale de la flèche d’Eugène Viollet-le-Duc qui perce à nouveau le ciel parisien depuis février.

Une présentation leur sera faite du dispositif de sécurité incendie « entièrement repensé afin qu’un feu comme celui de 2019 ne soit plus possible », dixit l’Élysée. Composé d’un système de brumisation inédit, « qui diffuse un brouillard d’eau en cas de départ de feu », et relié à un poste de contrôle doté de toutes les remontées d’alarme.

Les peintures, « festival » de couleurs

Retour à l’éclat. Emmanuel et Brigitte Macron s’offriront un « festival », voire un « feu d’artifice » de couleurs, leur promet-on. Ils apprécieront les œuvres restaurées sur la clôture nord du chœur ainsi que dans la chapelle Saint-Marcel. « L’effet sera celui de la chapelle Sixtine, une résurrection des couleurs que la crasse avait masquées au fil des décennies », et ce, grâce au « talent » des restauratrices de peintures. « Par rapport à ce qui existait avant l’incendie, c’est le jour et la nuit, c’était tellement sale », dépeint l’une de ces expertes.


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Ils contempleront aussi le reliquaire géant abritant la Couronne d’épines du Christ mais cette dernière sauvée pendant l’incendie et l’un des trésors les plus précieux de Notre-Dame, ne fera son retour dans la chapelle axiale que le vendredi 13 décembre, lors d’une célébration présidée par Mgr Ulrich.

Remerciements aux bâtisseurs

Outre sculptures restaurées et autres mosaïques rayonnantes, le couple Macron sera sans doute ébloui par le grand orgue, « la voix de la cathédrale ». Ses 110 jeux et 8 000 tuyaux — certains de la taille d’un stylo, d’autres longs de 10 m —, épargnés, ont été nettoyés et dépoussiérés dans le sud de la France, puis remontés courant 2024, accordés et harmonisés. Sauf que le chef de l’État devra patienter encore une bonne semaine avant de l’entendre résonner dans la cathédrale, le « réveil de l’orgue » étant programmé lors de la réouverture, le 7 décembre.

Pour conclure sa déambulation, il aura droit à un rassemblement, dans la nef, de quelque 1 300 heureux artisans, chefs d’entreprise, architectes… qui, à une vitesse éclair, ont permis de lui offrir, dans les temps, ce spectacle architectural. Il distillera, à en croire l’Élysée, « un mot de remerciement » à l’ensemble de ces contributeurs qui recevront un diplôme dont les premiers seront symboliquement remis par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Le tableau final s’achèvera par une dernière « photo de famille ».

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