Intentions de vote au premier tour, projections de l’Assemblée nationale… On fait le point sur les enquêtes d’opinion à trois jours du premier tour.
SONDAGES – Il était temps. La campagne a fini par commencer. Ou plutôt les invectives et les échanges d’arguments plus ou moins justes entre la majorité présidentielle et l’alliance de gauche. Car à trois jours du premier tour des élections législatives (dimanche 12 juin), c’est bien un duel qui se profile entre ces deux camps. La troisième force qui était la deuxième de la présidentielle (le Rassemblement national) est en effet largement distancée dans tous les sondages publiés dans cette dernière ligne droite.
Il faut en différencier deux catégories. La première concerne les intentions de vote au premier tour qui donnent une idée du rapport de force entre chaque bloc. La seconde est faite des projections en nombre de sièges réalisées par les instituts de sondage qui tentent de déterminer à quoi ressemblera l’Assemblée nationale à l’issue du second tour le 19 juin.
NUPES et majorité présidentielle, le duel du premier tour
Depuis la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle, les choses ont changé dans le paysage (pas seulement la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon et le nouveau gouvernement) et cela se voit. Principal fait politique du mois de mai, l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon permet à la NUPES d’être une force aussi importante que la majorité présidentielle.
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C’est ce que l’on constate dans le compilateur de sondages du HuffPost qui dresse ci-dessous la moyenne des intentions de vote au premier tour:
Si l’on a assisté à une baisse importante de la NUPES, aujourd’hui dépassée par Ensemble! (regroupement de LREM, Modem, Agir et Horizons), c’est surtout parce que les premiers sondages ne prenaient pas en compte les listes dissidentes; elles ont été ajoutées dans la courbe “Autre”. En clair, à ce stade, les deux blocs restent au coude-à-coude entre 26 et 27% des intentions de vote. Impossible de dire à ce stade qui finira devant l’autre ce dimanche. On voit que le Rassemblement national, nettement distancé est sous la barre des 20%.
Derrière, Les Républicains continuent de flirter avec les 10% quand le parti Reconquête! fait moins bien que le score de son candidat Éric Zemmour à la présidentielle (5,7% contre 7,1%).
Quelle majorité pour Macron au second tour?
Mais aussi utiles que soient ces sondages à l’échelle nationale, ils ne reflètent qu’imparfaitement le futur hémicycle du Palais Bourbon. Les élections législatives sont en effet un scrutin avec 577 élections dans chacune des circonscriptions. Au regard des candidats investis, du poids de chaque parti dans les territoires et de la capacité de chaque candidat qualifié au second tour à attirer les électeurs des battus du premier tour, les résultats diffèrent.
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C’est pourquoi les instituts de sondage réalisent des projections. Un travail forcément plus délicat encore que celui qui consiste à réaliser les intentions de vote. “Il y a une fragilité dans ces projections, reconnaissait jeudi 9 juin sur franceinfo le directeur général d’Ipsos Brice Teinturier. Nous avons 127 sièges qui se jouent à moins de deux points.”
Néanmoins, les résultats (qui ne sont pas des prévisions, mais un instantané) ont le mérite de mettre certains faits en évidence. Tout d’abord, comme nous l’avions expliqué ici, la majorité présidentielle reste la grande favorite de ce scrutin. À dix jours du premier tour, la victoire de la NUPES qui pourrait propulser Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre apparaît toujours bien improbable. “On est sur une avance en sièges pour Ensemble! car avec la logique des reports de voix, la coalition centrale est un avantage”, reprend le politologue.
Comme vous le voyez sur ce deuxième graphique ci-dessous, la NUPES est donnée en moyenne à 180 avec des fourchettes qui vont jusqu’à 230. C’est nettement plus qu’au soir de la présidentielle (moins de 100 élus projetés) et que dans l’Assemblée sortante (la gauche réunie compte à peine plus de 60 députés), mais toujours largement insuffisant pour atteindre les 289 sièges nécessaires pour la majorité absolue.
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Cette majorité absolue, c’est Ensemble! qui en est aujourd’hui créditée. Seulement, comme le montre la courbe jaune, elle n’est pas acquise, loin s’en faut, car la dynamique n’est pas en faveur du camp macroniste qui est plombé par le non-démarrage du second quinquennat et la polémique consécutive à la finale de la Ligue des champions.
Toutes les projections donnent même une fourchette basse sous le seuil fatidique de 289 députés. Dans ce cas, le gouvernement devrait compter sur des alliés de circonstance à gauche ou à droite pour adopter ses textes.
Un groupe parlementaire à l’extrême droite?
Ce que l’on note aussi dans ces projections, c’est la diminution drastique du nombre potentiel d’élus Les Républicains. Alors que le groupe LR comptait une centaine de membres dans l’Assemblée sortante, la moyenne des projections est à 50.
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Enfin, et ce serait une première depuis le milieu des années 80 (et des législatives à la proportionnelle intégrale), l’extrême droite est en mesure d’obtenir des dizaines de députés. Bien que les projections soient en nette baisse depuis la présidentielle, la moyenne actuelle des projections est à 35 députés, soit le même nombre que comptait le groupe FN de Jean-Marie Le Pen en 1986.
Le compilateur de sondages du HuffPost, comment ça marche?
Chaque nouveau sondage d’intentions de vote pour la présidentielle est pris en compte dans notre compilateur. Celui-ci calcule alors la nouvelle moyenne des scores réalisés par chaque camp sur les dix dernières enquêtes publiées. Plus l’enquête est récente, plus son poids est prépondérant dans cette moyenne. Cliquez ici pour télécharger la liste de tous les sondages utilisés pour cet article.
À voir également sur Le HuffPost: Dans le Var, la candidature d’Éric Zemmour divise l’extrême droite face à LREM