C’est un simple litige routier qui est à l’origine de la mutilation.
« Je suis parti en vrille ». Mercredi, le tribunal de Tours a condamné un chauffard ayant mordu deux jours plus tôt l’oreille de sa victime, comme l’a relaté ici La Nouvelle République. Une morsure si violente qu’elle a arraché un morceau de l’oreille du plaignant.
Et tandis que le parquet avait requis 18 mois de prison dont dix avec sursis et un an de suspension de permis – soulignant la « sauvagerie absolue » de l’agression -, la justice a finalement opté pour huit mois de prison – mais accompagnés d’une période de sursis probatoire de deux ans -, six mois de suspension de permis et une obligation de soins.
Mis hors de lui par la supposée lenteur de la conductrice
Les faits, survenus lundi en plein centre-ville de Tours sur les coups de 17h30, sont les suivants. La victime circule à bord du véhicule d’une amie. Le binôme avise bientôt un conducteur en furie, se disputant avec le propriétaire d’une autre voiture. La conductrice et son passager poursuivent leur route mais quelques instants plus tard, ce sont eux que le même homme, toujours énervé, se met à klaxonner, multipliant les appels de phare. C’est leur supposée lenteur qui l’irrite, leur reprochant, dira-t-il aux magistrats, de rouler « à 15 km/h au lieu de 50 ».
Il finit par les dépasser, leur faire une queue de poisson, pile à plusieurs reprises, histoire de leur « faire peur », toujours selon ses aveux ultérieurs. La colère gagne tout le monde et le passager de la voiture descend pour s’expliquer avec le chauffard. C’est d’ailleurs lui qui assène le premier coup. La bagarre s’enclenche en tout cas sur ces entrefaites, et il faudra l’intervention de la police pour les séparer. Mais dans l’intervalle, l’agresseur lui aura donc mordu l’oreille, en emportant un tiers selon la précision de La Nouvelle République.
Dépression
Le profil de l’agresseur a été évoqué durant l’audience. Il est le père de deux enfants, est militaire du côté de la Base aérienne de Villacoublay dans les Yvelines et il est tombé en dépression voilà deux mois consécutivement à un burn out. Un état qui lui vaut d’être déjà astreint à un traitement. « Je suis vraiment désolé. Je m’en veux. Je souhaiterais que ce ne soit jamais arrivé », a par ailleurs assuré le prévenu.
Sa victime n’avait d’ailleurs pas voulu l’accabler, soulignant ne pas souhaiter qu’il fasse de la prison.