« Taxe lapin » : faut-il faire payer les rendez-vous non honorés chez le médecin ?

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Alors que les sénateurs réfléchissent à faire payer les patients qui ne se présenteraient pas aux rendez-vous médicaux, Doctolib va investir dans de nouvelles fonctionnalités pour limiter les faux bond.

Oubli, impossibilité d’annuler, problème de transport, double rendez-vous pour assurer le coup… Les patients sont nombreux à poser des lapins à leur médecin. Une étude de Doctolib, relayée par Le Parisien ce jeudi (article payant), révèle que 4,1% des rendez-vous pris sur la plateforme ne sont pas honorés par les patients. Les premiers concernés sont les dentistes avec 6,2% de « lapins ». Les psychologues enregistrent 4,2% de désertion, les médecins généralistes et les pédiatres 3,4% et les kinésithérapeutes “seulement” 2,6%.

Toujours selon l’étude de la plate-forme de prise de rendez-vous médical, les plus gros poseurs de lapin sont les moins de 35 ans et habitent en Ile-de-France, notamment en Essonne, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d’Oise mais aussi dans les Bouches-du-Rhône. Aussi, les nouveaux patients font plus facilement faux bond à un médecin qu’ils n’ont jamais vu (6,4% de rendez-vous annulés).

Face à ce constat, Doctolib va investir dans de nouvelles fonctionnalités telles que l’augmentation des rappels, l’optimisation des listes d’attente ou l’obligation de renseigner le motif de l’annulation.

Près de 27 millions de « lapins » par an

Les chiffres du conseil national de l’ordre des médecins et de l’Académie nationale de médecine sont plus élevés que ceux de Doctolib : entre 6 et 10% des patients ne se présenteraient pas aux rendez-vous en moyenne par semaine. Rapporté à l’année, cela ferait près de 27 millions de “lapins” chaque année et près de deux heures par semaine perdues.

Des chiffres difficiles à avaler alors que les délais pour voir certains spécialistes peuvent s’étaler sur plusieurs mois. Depuis plusieurs années, des syndicats comme l’UFML (Union Française pour une Médecine Libre) plaident pour une facturation des consultations non honorées. Les sénateurs étudient les solutions et envisagent de mettre en place une « taxe lapin ». La convention médicale pourrait ainsi déterminer les modalités d’indemnisation d’un médecin en cas de rendez-vous manqué sans raison légitime. L’idée est donc de responsabiliser le patient avec un effet dissuasif.

Mais la sanction financière passe mal auprès des associations de patients. France Assos Santé dénonce par exemple « une mesure absurde en matière de santé publique et en totale contradiction avec la réduction des inégalités sociales de santé ». Pour elle, le responsable des annulations de dernière minute est davantage l’allongement des délais des prises de rendez-vous.

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