Suicide de Dinah : après le classement sans suite, la famille dépose plainte avec constitution de partie civile

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A woman lays down white roses in front of Jean-Henri Lambert college, next to a banner which reads as "Dinah Rest in Peace", during a white march in Mulhouse, eastern France, on October 24, 2021, in memory of Dinah, 14, who committed a suicide after being harrassed by several teenagers for two years with racist and homophobic insults. (Photo by Frederick FLORIN / AFP)

Cette plainte permettra à la famille de réclamer de nouveaux actes d’enquête et notamment l’exploitation des réseaux sociaux de l’adolescente qui aurait été victime de harcèlement scolaire.

La famille de la jeune Dinah maintient qu’elle s’est suicidée car victime de harcèlement scolaire. Ce jeudi, ses proches ont annoncé le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile. « La famille de Dinah Gonthier et son conseil ne conçoivent pas que l’on puisse classer sans suite une enquête inachevée », a indiqué l’avocate de la famille, Me Laure Boutron-Marmion, dans un communiqué.

« En effet, et outre les nombreux éléments probants que révèle déjà l’enquête menée jusqu’ici, le parquet n’a pas jugé utile de réaliser les investigations élémentaires qu’a détaillées Me Laure Boutron-Marmion dans une demande d’actes complémentaires transmise le 28 septembre 2022 », poursuit le communiqué.

Le collège mis en cause

Après une première tentative de suicide en mars 2021, Dinah, scolarisée en seconde à Mulhouse, avait été retrouvée pendue au domicile familial de Kingersheim dans la nuit du 4 au 5 octobre 2021. Sa famille avait porté plainte le mois suivant pour « harcèlement », « homicide involontaire » et « incitation au suicide », pour des faits qui se sont déroulés quand Dinah était en 4e et en 3e. Elle accusait le collège de ne pas avoir réagi à la situation.

Mais le 30 septembre dernier, la procureure de Mulhouse Edwige Roux-Morizot a annoncé que cette plainte avait été classée sans suite, expliquant que « pour le parquet, la mort de Dinah n’est pas consécutive à un harcèlement scolaire ».

La magistrate avait convenu « des échanges un peu houleux » avec d’anciennes amies, « qui ont rendu Dinah très malheureuse, mais aucun élément objectif ne ressort qui puisse être qualifié de harcèlement », avait-elle insisté.

Même si le parquet avait évoqué une enquête complète et exhaustive, la famille de Dinah regrette que l’exploitation de son téléphone n’ait « pas été réalisée sur toute la période de la classe de 3e, période au cours de laquelle Dinah a pourtant subi les faits de harcèlement précisément dénoncés dans la plainte de sa famille ».

Réseaux sociaux

« Aucune des conversations des élèves sur les réseaux sociaux n’a été exploitée par les enquêteurs malgré les demandes de la famille en ce sens », ajoute Me Boutron-Marmion.

L’avocate annonce donc le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile auprès d’un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Mulhouse, pour « harcèlement moral » et complicité, « provocation au suicide, omission de porter secours et homicide involontaire ».

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