Les dirigeants du G20 sont réunis en sommet à Bali, en Indonésie, pour porter secours à une économie en crise. Le Fonds monétaire international (FMI) prédit une récession mondiale au moment où l’insécurité alimentaire frappe plusieurs régions du monde. Bien qu’elle ne soit pas à l’agenda officiel, la guerre en Ukraine plane sur une rencontre à laquelle des dirigeants africains sont désormais associés.
Avec notre envoyée spéciale à Bali, Mounia Daoudi
Malgré les divisions, il semblerait qu’un communiqué final commun soit possible au G20. Les conséquences de la guerre en Ukraine et surtout son coût exorbitant pourraient bien convaincre certains grands émergents de signer ce document commun. La Chine et l’Inde refusent toujours de condamner la guerre en Ukraine et ne reconnaissent pas les sanctions contre la Russie, avec laquelle les deux pays continuent de commercer.
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D’ailleurs, le texte qui circule reconnaît des divergences de point de vue et des évaluations différentes de la situation. Il constate néanmoins, « les répercussions négatives de la guerre en Ukraine ». Le mot guerre est bien utilisé alors que Moscou continue de parler d’ « opération spéciale ».
Toujours selon ce document, la plupart des membres « condamnent fermement le conflit » et jugent « inadmissible » le recours ou la menace du recours à l’arme nucléaire. Le président Xi Jinping l’a officiellement déclaré à l’issue de ses rencontres avec Joe Biden et Emmanuel Macron.
Le texte appelle enfin à prolonger l’accord sur les exportations de céréales. Cet accord a été négocié en juillet sous l’égide des Nations unies et il expire ce vendredi 18 novembre. Ce document, s’il est adopté par les dirigeants réunis à Bali, serait un succès pour le G20 qui jouait sa crédibilité face à la gravité des enjeux.
Le continent africain, systématiquement invité
Par ailleurs, plusieurs chefs d’État africains ont fait le déplacement en Indonésie même s’ils ne font pas partie de ce cercle très fermé qu’est le G20. L’Afrique du Sud est le seul pays africain membre du G20 qui regroupe les pays riches et les grandes économies émergentes. Ces pays pèsent à eux seuls plus de 80% de la richesse mondiale et représentent 75% du commerce international.
Mais depuis quelques années, le continent africain est systématiquement invité aux sommets de cette organisation. Cette année, sa présence est plus que jamais cruciale au regard des nombreuses crises qui frappent l’Afrique, qu’il s’agisse d’insécurité alimentaire, de climat, d’énergies ou encore d’endettement.
C’est le sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine et le Rwandais Paul Kagamé, à la tête du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), qui ont fait le déplacement à Bali. Ils ont assisté à un dîner organisé par Emmanuel Macron en présence de plusieurs dirigeants de pays émergents, ce qui a été l’occasion de défendre les intérêts du continent.
Macky Sall doit également rencontrer le président chinois Xi Jinping. Et une réunion de travail est prévue avec les représentants de l’UE, la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, et le patron de la Banque mondiale, David Malpass. Au final, l’Afrique peut attendre de ce G20 plus de solidarité, à commencer sur le plan de la sécurité alimentaire.
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