Une cinquantaine de collégiens de Charny, près de Meaux (Seine-et-Marne), se trouvaient à bord d’un car scolaire ce lundi après-midi quand il s’est retourné dans un virage à Chauconin-Neufmontiers. Deux élèves sont gravement blessés, sans que leurs jours ne soient en danger. Quinze autres sont plus légèrement touchés.
« On était sur la route, le car roulait vite. Le sol était mouillé. Le bus a fait un tour sur lui-même… » Dans une ambulance des sapeurs-pompiers, encore sonnée par ce qui vient d’arriver, Imène (tous les prénoms ont été changés), 12 ans, trouve l’énergie et la force de raconter avec aisance et sang-froid l’accident qui vient de se produire. Ce lundi, à 16h19 selon les enfants et les parents, un car qui ramenait 55 élèves depuis le collège de Charny chez eux à Chauconin-Neufmontiers (près de Meaux, en Seine-et-Marne) s’est retrouvé sur le flanc droit sur une petite départementale, au milieu des champs.
Le bilan est sérieux mais aurait pu être encore pire. Deux enfants ont été blessés grièvement mais leurs jours ne sont pas en danger. Ils ont été évacués par la route vers les hôpitaux Armand-Trousseau et Robert-Debré (Paris XIIe et XIXe). Quinze autres enfants, atteints plus légèrement, ont été conduits vers les hôpitaux de Meaux et de Jossigny. Les 38 enfants restants ont été ramenés dans un autre car jusque dans la salle polyvalente que la maire de Chauconin-Neufmontiers a spécialement mise à la disposition des secours. Tous ces jeunes ont été examinés par des médecins et ont parlé à des psychologues.
« Il avait l’air énervé »
Reste la question des causes de l’accident. La route était très glissante. Le car était seul en cause. « Le chauffeur, on lui disait de ralentir. Il ne voulait jamais », se souvient Bob, 11 ans. À côté de lui dans la salle municipale, Billy acquiesce. « Il avait l’air énervé dès qu’on est monté dans le bus », enchaîne Bob. Son camarade confirme. La suite semble encore plus stupéfiante. Le car a mordu sur l’herbe sur le bas-côté, a fait un tête-à-queue et s’est couché. Dans le bus, c’est la panique, les enfants crient, hurlent, pleurent, ont peur. Des réactions naturelles. Pourtant, une fois le car couché, le chauffeur aurait dit aux enfants, selon Bob : « Arrêtez de crier, vous n’avez rien. Il n’y a pas de mort. »
Plusieurs enfants qui n’ont pas pu se concerter avant que nous ne les interrogions ont parlé de vitesse et des demandes des collégiens de ralentir restées sans suite. Sur les lieux de l’accident, dans un véhicule des pompiers, trois enfants attendent, soignés par les secouristes. Une fois le bus immobilisé, « c’est un élève qui a pris un marteau et qui a cassé une vitre pour que nous puissions sortir », se rappelle Imène. Dans la même ambulance, d’une voix très faible, Lila, 11 ans, dit surtout avoir eu peur pour sa voisine « qui était au niveau de la vitre ». Et quand le temps de l’évacuation est arrivé, « tout le monde lui a marché dessus pour sortir ». Dans la salle des fêtes, sur sa chaise, Billy dit froidement : « Le chauffeur ne nous pas aidés à sortir. »
Les sapeurs-pompiers ont dépêché de très gros moyens sur place : 63 secouristes répartis dans 30 engins. Il étaient épaulés par deux équipages Smur. La principale du collège, le sous-préfet, les maires de Chauconin-Neufmontiers et des communes environnantes, le procureur adjoint et même la directrice académique de la Seine-et-Marne étaient sur place.
Le conducteur du car, indemne, n’avait pas consommé d’alcool ni de stupéfiants. Il n’était pas en garde à vue et donc libre ce lundi soir. Aucun délit ne lui était reproché à ce stade de l’enquête, précisait le procureur de la République. Une enquête qui se poursuit au commissariat de police de Meaux pour comprendre ce qui s’est passé.