Seine-et-Marne : quatre piétons, arrêtés sur la bande d’arrêt d’urgence, fauchés sur l’A6

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Cély-en-Bière, 28 février 2023. Les tôles froissées laissent imaginer la violence du choc. Par chance, aucun des piétons n'est décédé.

L’accident est survenu sur l’autoroute A6 dans la nuit de lundi à mardi vers une heure du matin après l’échangeur de Cély-en-Bière. Les deux véhicules s’étaient arrêtés sur la bande d’arrêt d’urgence suite à un problème mécanique selon les premières déclarations des automobilistes.

C’est la hantise des automobilistes obligés de s’arrêter sur une bande d’arrêt d’urgence (BAU) sur l’autoroute : se faire percuter par un véhicule qui arrive par derrière. Dans la nuit de lundi à mardi, après une heure du matin, quatre personnes âgées de 17 ans, 19 ans, 20 ans et 30 ans ont sans doute eu la peur de leur vie sur l’autoroute A6, dans le sens Paris-province.

Cette nuit-là, leurs deux voitures, une Ford Escort et une Renault Clio, se suivent à vive allure. Mais après l’échangeur de Cély-en-Bière, les conducteurs décident, selon leurs premières déclarations, de s’arrêter sur une bande d’arrêt d’urgence car l’un d’eux connaît « un problème technique ».

Le chauffeur placé en garde à vue

Un poids lourd arrive sur la voie lente de l’A6, la plus à droite. Et là, c’est le drame. Il percute violemment une des voitures arrêtées qui va taper dans l’autre. Originaires de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, les quatre piétons sont fauchés. Celui âgé de trente ans est grièvement blessé et transporté à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), un autre est emmené à l’hôpital Européen Georges-Pompidou à Paris. Quant aux deux autres, plus légèrement blessés, ils ont été transportés au Groupe hospitalier sud-Ile-de-France (GHESIF) de Melun. Le chauffeur du camion sort indemne de ce fatras de tôles froissées. Il est placé en garde à vue.

Selon ses premières déclarations, il affirme n’avoir « rien vu ». Dès lors se posent plusieurs questions. Dans cette zone sans éclairage, les piétons portaient-ils un gilet fluo et les voitures avaient-elles leurs feux de détresse allumés ? Quelle était la position exacte des personnes et des véhicules ? « La partie avant droite du camion a été accrochée, ce qui permet de penser qu’il roulait bien sur la voie lente . S’il avait roulé sur la BAU, tout son pare-chocs aurait pris », glisse un proche du dossier.

Cély-en-Bière, 28 février 2023. Le poids lourd a été accroché légèrement  sur sa partie avant droite. Le chauffeur indemne dit n'avoir "rien vu".
Cély-en-Bière, 28 février 2023. Le poids lourd a été accroché légèrement sur sa partie avant droite. Le chauffeur indemne dit n’avoir « rien vu ».

Le résultat des tests d’alcoolémie et de stupéfiants effectués sur chacun est attendu. Les gendarmes du peloton autoroutier de Nemours en charge de l’enquête vont également exploiter le chronotachygraphe pour vérifier si le chauffeur routier n’a pas dépassé le temps de conduite imparti…

Le capitaine Dufour, n° 2 de l’Escadron départemental de la sécurité routière (EDSR), rappelle que les bandes d’arrêt d’urgence ne sont à utiliser qu’en cas d’urgence, comme leur nom l’indique. « C’est interdit de s’y arrêter pour uriner ! », assure-t-il, les aires de repos offrant pour cela un site plus sympa et moins dangereux.

Et si vous devez impérativement vous arrêter sur une BAU ? « Il faut coller le véhicule au plus près de la glissière et se mettre soi-même comme piéton très vite de l’autre côté de cette glissière, puis appeler le 112, le numéro d’urgence de l’autoroute pour signaler la panne. Leurs équipes viennent alors baliser les lieux pour éviter les suraccidents » , insiste le capitaine Dufour. Et pourquoi ne pas signaler aussi le véhicule immobilisé là sur une appli gratuite, comme Waze par exemple. Une information en temps réel forcément utile.

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