INFO BFMTV. Les enquêtes ouvertes par différents parquets de France, dont une majorité à Paris, ont été confiées à la police des polices, qui devra vérifier la légalité ou non d’actes commis par des policiers.
Depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, 53 enquêtes judiciaires ont été ouvertes par différents parquets de France et confiées à l’IGPN, la police des polices, pour vérifier la légalité ou non d’actes commis par des policiers, selon nos informations.
Manifestants blessés, insultés
Une enquête a notamment été ouverte le 23 janvier, après qu’un manifestant contre la réforme des retraites à Paris a été amputé d’un testicule à la suite d’un coup de matraque émanant d’un policier, une scène filmée, pour laquelle la victime avait déposé plainte.
Le parquet de Paris a en outre ouvert des enquêtes le 22 mars, lorsqu’un jeune homme est tombé dans le quartier du Châtelet à Paris après avoir reçu un coup de poing asséné par un policier. Une jeune femme, qui se trouvait à proximité, a aussi déposé plainte après avoir reçu un coup de matraque dans ce même rassemblement.
Le 25 mars, une autre enquête avait été ouverte après la révélation par des médias d’un enregistrement audio dans lequel des policiers de la Brav-M tenaient des propos insultants à l’encontre de manifestants interpellés.
Le dernier bilan donné par le ministre de l’Intérieur le 2 avril dernier faisait état de 36 enquêtes judiciaires confiées à l’IGPN. En onze jours, ce sont donc 17 enquêtes supplémentaires qui ont été confiées à la police des polices. Parmi le total de 53 enquêtes ouvertes, 40 concernent Paris et sont pilotées par le parquet de la capitale.
Côté gendarmerie, quatre enquêtes judiciaires ont été ouvertes sur le territoire national, et confiées à l’IGGN, notamment au sujet des manifestants blessés lors de la mobilisation anti-bassines du 25 mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).
Aucun policier suspendu pour l’heure
Parmi les policiers qui sont visés par des enquêtes judiciaires et identifiés – tous ne le sont pas encore -, aucun n’a été suspendu pour l’instant. La décision de suspendre un policier à titre conservatoire, avant même la fin d’une enquête pénale, appartient au préfet de police de Paris ou au directeur général de la police nationale, mais pas à l’IGPN, alors que les enquêtes judiciaires de ce type peuvent être longues, durant à minima plusieurs mois.
Certaines enquêtes ont été ouvertes à la suite de plaintes déposées par des manifestants, d’autres après un signalement au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale (qui contraint toute autorité à dénoncer un délit ou crime dont elle aurait la connaissance), par le préfet de police de Paris ou par des élus.