Lors d’un discours devant son groupe parlementaire à la Grande Assemblée nationale de Turquie, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré qu’il annulait tout déplacement en Israël et a renouvelé son soutien indéfectible au peuple palestinien.
Avesc notre correspondante à Ankara, Céline Pierre-Magnani
Voilà plusieurs années que le président, Recep Tayyip Erdogan, a fait du dossier palestinien une cause personnelle. Le verbe haut, il s’est d’ailleurs illustré en tenant tête aux dirigeants israéliens dans les grandes instances internationales.
Se posant régulièrement en protecteur du monde musulman, il a dénoncé avec constance la violation des droits des Palestiniens. Aujourd’hui, au Parlement, il a tenu des propos très direct : « Nous n’avons aucun problème avec l’État d’Israël, mais nous n’avons jamais approuvé et n’approuverons jamais les atrocités commises par Israël et la façon dont il agit comme une organisation plutôt que comme un État. Le Hamas n’est pas une organisation terroriste, mais un groupe de libération et de moudjahidines qui se battent pour protéger leurs terres et leurs citoyens. »
La Turquie abritait depuis plusieurs années des dignitaires du Hamas, une situation qui n’a pas empêché les deux pays d’entamer un rapprochement ces derniers mois, mais la situation actuelle hypothèque désormais toute avancée du processus entre Erdogan et Netanyahu. La prise de position de la Turquie isole un peu plus l’État d’Israël dans la région.
Annulation du déplacement en Israël
Dans le même temps, président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël et stigmatisé l’incapacité des Occidentaux à arrêter la guerre à Gaza. « Nous avions le projet de nous rendre en Israël mais c’est annulé. Nous n’irons pas », a déclaré devant le Parlement le chef de l’État, qui avait rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour la première fois en septembre à New York. J’ai serré la main de cet homme, nous avions de bonnes intentions mais il nous a abusés », a-t-il poursuivi dans ce discours virulent, devant des députés enflammés, qui scandaient « À bas Israël » et « Allah Abkar! » (Dieu est grand). « Les relations auraient pu être différentes, mais cela n’arrivera plus, malheureusement », a ajouté le président turc.
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( Et avec AFP)