« Quand il est éjecté, c’est une équipe différente » : un roublard Victor Wembanyama fait dégoupiller Embiid en NBA

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Dec 23, 2024; Philadelphia, Pennsylvania, USA; Philadelphia 76ers center Joel Embiid (21) and San Antonio Spurs center Victor Wembanyama (1) fall to the floor after colliding during the second quarter at Wells Fargo Center. Mandatory Credit: Bill Streicher-Imagn Images/Sipa USA

Victor Wembanyama a rendu fou de colère Joel Embiid, provoquant son exclusion. Un autre Français, Guerschon Yabusele, a brillé et tenu la dragée haute à Wemby.

Le niveau sonore est subitement monté d’un cran. La cible était française et s’appelle Victor Wembanyama. Les fans des 76ers n’ont pas beaucoup aimé que le joueur des Spurs se mette les arbitres dans la poche au détriment de leur équipe. Ils lui ont crié tout ce qu’ils connaissent de mots doux, et l’ont hué toute la rencontre.

On le connaissait intraitable en défense, prolifique en attaque et décisif dans les moments clés. On a découvert la nuit dernière, à l’occasion d’une rencontre perdue de justesse à Philadelphie (111-106), que Victor Wembanyama pouvait aussi être roublard et vicieux. En quelques minutes au cœur du deuxième quart-temps, il a rendu fou les 76ers et provoqué l’exclusion de deux de leurs joueurs : tout d’abord André Drummond, une sanction finalement annulée à la vidéo, puis surtout celle de Joel Embiid, la star de la formation de Pennsylvanie.

Il reste un peu plus de deux minutes à jouer dans cette première mi-temps quand les deux joueurs, qui auraient pu être partenaires en équipe de France si Embiid n’avait finalement pas opté pour Team USA avant les Jeux olympiques, se retrouvent une nouvelle fois face à face. Le pivot des 76ers pousse Wemby du bras, qui s’écroule sur son séant. La faute est sifflée mais Embiid ne l’accepte pas. Il se met à crier sur les arbitres, qui l’envoient illico dehors, déclenchant une colère sourde du joueur de Philadelphie, les yeux exorbités et obligé d’être retenu par plusieurs membres du staff.

Drummond lui chuchote qu’il est « soft »

« Le scouting report (analyse des forces et faiblesses de l’adversaire) nous avait montré que lorsqu’il est éjecté, c’est une équipe différente, assume Wembanyama. Mais même sans lui, ils ont plutôt bien joué. » Quelques minutes plus tôt, Wemby s’était déjà fait des amis à Philadelphie en jouant au jeu du chat et de la souris avec André Drummond. Une première chute au sol du Français provoquant une première faute technique pour le joueur des 76ers. Puis, sur la même action, alors que Drummond lui chuchote qu’il est « soft » (douillet), une nouvelle chute de Victor Wembanyama, et une deuxième faute technique pour Drummond, l’envoyant au vestiaire. Une exclusion finalement annulée, les arbitres revenant sur leur décision après visionnage de la vidéo.

« Il m’a marché sur le pied, c’est pour ça que je suis tombé, on ne le voit pas à la vidéo ? », s’interroge Wemby après la rencontre. Une chose est certaine : le géant français a appris à jouer avec les arbitres et obtenir des fautes. Cela ne semble pas le déranger d’endosser le rôle du méchant dans des salles hostiles. « J’ai vu bien pire, ça c’est rien », commente-t-il après le match, alors qu’il a été sifflé et hué durant toute la rencontre, à chaque fois qu’il touchait le ballon.

Savoureuses retrouvailles Wemby – Yabusele

Son match ? Une nouvelle fois impressionnant, alors que Philadelphie avait, comme souvent, joué la carte du physique pour l’affaiblir. Wemby, récompensé quelques heures plus tôt du trophée honorifique de meilleur joueur de la semaine de la Conférence ouest, a inscrit 26 points (dont 6 sur 13 à trois points), et une nouvelle fois réalisé une moisson de contres : 8, la plupart (7) en première mi-temps. Les 76ers ont fini par se rendre compte qu’il ne servait à rien d’aller défier le Français au cercle. « Bonne chance à ceux qui essaient ! », pouffe l’ailier des Spurs Julian Champagnie.

La rencontre a aussi valu pour le duel savoureux entre les deux basketteurs français qui avaient passionné la France durant les Jeux olympiques. Guerschon Yabusele ne s’est pas démonté et on a cru un moment le voir dans le même état que lors de la finale des JO perdue face aux États-Unis, où il avait postérisé LeBron James. Yabusele a inscrit 17 points, dont 9 à trois points (3/5), mais il est surtout le seul qui a pu rivaliser avec Wemby. Dès le premier quart-temps, Guerschon s’élève et contre Victor. « Bloqué », s’empresse de tweeter le compte des 76ers, en français bien sûr. Il inscrit ensuite un panier de loin face à son compatriote, puis va claquer un dunk puissant, en deuxième mi-temps, où tout le monde s’écarte devant lui. « Guerschon a joué contre Wemby et il le connaît, analyse Nick Nurse, l’entraîneur des 76ers. Il a mis son corps face à lui, lui rendant tout difficile. »

« Le simple fait de jouer contre lui pendant un mois et demi cet été a aidé certainement, confirme Yabusele. Je sais en quelque sorte ce qu’il aime faire sur le terrain et ce qu’il n’aime pas. » « Yabu est un super mec, ajoute le meneur de Philadelphie Tyrese Maxey, décisif avec ses 32 points. Il a fait plein de trucs différents. Il a joué à plein de postes, il a été titulaire, remplaçant, il a fait tout ce que le coach lui a demandé. On ne peut qu’aimer quelqu’un comme ça. » La nuit dernière, à l’occasion de l’opposition entre deux des équipes les plus en vue de NBA, deux des meilleurs joueurs étaient français.

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