Dans une interview à La Tribune Dimanche et à La Provence, le président s’est une nouvelle fois déclaré favorable à la mise en place d’une part de proportionnelle aux législatives.
Introduire « une part de proportionnelle » aux élections législatives « serait bon pour la démocratie », estime Emmanuel Macron dans La Tribune Dimanche et La Provence, à propos d’un sujet institutionnel qui divise son camp.
Pourrait-il mettre en place la proportionnelle avant la fin de son mandat ? « Si une majorité se dégage pour introduire une part de proportionnelle, oui. C’est l’engagement que j’ai pris. Je pense que ce serait bon pour la démocratie », répond le chef de l’Etat.
Emmanuel Macron avait promis en 2017 d’introduire une « dose de proportionnelle » aux élections législatives. Lors de la campagne 2022, le président s’était de nouveau dit favorable à la proportionnelle, ouvrant même la porte à une proportionnelle intégrale, avec un nombre de sièges proportionnel au total des suffrages obtenus.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, favorable à une dose de proportionnelle, a lancé des concertations sur le sujet. Mais le camp présidentiel se divise. Le chef des députés Renaissance Sylvain Maillard est contre, tout comme la ministre des relations avec le Parlement Marie Lebec, tandis que les alliés du MoDem militent de longue date en faveur de ce mode de scrutin.
Dans l’entretien, Emmanuel Macron évoque aussi la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels successifs. Cette règle « est là et je ne vais pas changer la Constitution », mais « si vous me demandez mon avis personnel : je pense que c’est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs », lâche-t-il.
« J’aurais voulu faire la réforme des retraites par points »
« Je ne suis pas forcément en train de vous dire que j’aurais aimé être candidat à un troisième mandat », mais « quand on met des interdictions dans la loi, on capture en quelque sorte une part de la liberté des électeurs qui sont souverains ».
Le chef de l’Etat fait aussi part de certains regrets après 7 ans au pouvoir. « J’aurais voulu faire la réforme des retraites par points promise pour le premier quinquennat. La crise des gilets jaunes puis le Covid nous en ont empêché », souligne-t-il.
« Elle était plus difficile à mener que celle qu’on a faite l’an passé (le report de l’âge légal à 64 ans) car elle refondait plus fondamentalement le système. Je pense que c’est un élément qui aurait changé en profondeur les choses », dit-il.
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Emmanuel Macron aurait « aussi aimé mener à son terme la réforme institutionnelle stoppée en 2018 » percutée par l’affaire Benalla. Elle prévoyait notamment la réduction du nombre de parlementaires et l’introduction d’une dose de proportionnelle.
Interrogé sur la situation de majorité relative qui prévaut à l’Assemblée depuis 2022, le président estime que cela n’a « pas empêché de faire des réformes », même si cela a pu « brouiller les choses parce que le débat parlementaire est dilué par des considérations politiciennes ». « Mais c’est à nous de clarifier », dit-il. Les Français ont voulu « quelque chose qui ressemble davantage à un système proportionnel » et cela « nous oblige à trouver des compromis », juge-t-il encore.
Et si d’aventure une motion de censure devait être votée, comme les oppositions en font planer la menace, Emmanuel Macron en « tirerai(t) les conséquences politiques et institutionnelles qui dépendront des circonstances », assure-t-il.