Le Sénat a entamé, jeudi 2 mars, son examen du projet de réforme des retraites. Pendant onze jours, la Chambre haute va discuter de ce texte contesté. Des débats qui devraient être moins enflammés qu’à l’Assemblée nationale. La droite, favorable à la réforme, y est en effet majoritaire et son président, Gérard Larcher, est bien décidé à éviter tout dérapage.
Ne pas se fier à sa voix essoufflée, celui qui va donner le « la » à la discussion sur le projet de réforme des retraites tout au long du débat sénatorial, c’est bien Gérard Larcher. Il a d’ailleurs décidé de présider autant de séances que possible, comme l’explique son camarade au sein du groupe Les Républicains (LR), Roger Karoutchi : « Après le spectacle donné par l’Assemblée nationale, il est assez logique et normal que le président du Sénat se dise que naturellement, c’est au Sénat que le débat de fond doit avoir lieu et qu’il faut par conséquent l’organiser. »
« Changement de cap ? »
Éviter les sorties de route, Gérard Larcher en a pris l’habitude en près de dix ans de présidence. Une méthode Larcher que le sénateur socialiste David Assouline a pu observer de près : « Il est respectueux des minorités du Sénat. Mais justement, on va voir, parce que là, ce qu’on nous dit, est-ce qu’on serait à un petit changement de cap ? »
Car Gérard Larcher a averti : si les discussions s’enlisent dans les amendements de la gauche, il pourrait utiliser ses pouvoirs présidentiels pour accélérer les choses. Ce qui interroge le président du groupe écologiste Guillaume Gontard : « Le choix que pourrait prendre le président du Sénat de venir encore plus corseter ce débat, d’être un peu le bras armé du gouvernement, je sais qu’il doit être un petit peu gêné. »
L’atout
Mais l’expérimenté Gérard Larcher a un atout dans sa manche pour adoucir la gauche : la promesse de ne pas étudier avant la grande mobilisation sociale du 7 mars l’article central de la réforme, celui qui reporte l’âge de départ à la retraite.