En attente de l’acceptation de leur mutation dans une autre académie, ces enseignants ne travaillent pas. Alors que le ministère de l’Éducation nationale face appel à des contractuels, ils demandent de « débloquer » leur situation.
« Je suis enseignant(e) et je veux travailler à la rentrée ». C’est par ces mots que des centaines d’enseignants « en disponibilité » font part de leur incompréhension en cette rentrée scolaire, rapporte le HuffPost. Faute de mutation, ils sont placés en congé sans solde: ils n’enseignent plus car ils ne peuvent pas travailler dans l’académie de leur choix.
Pourtant, près de 2000 professeurs des écoles manquent à l’appel et plus de 4000 postes n’ont pas été pourvus aux concours enseignants. Face à la pénurie, certaines académies ont recruté des contractuels, parfois via des « job-datings » très rapides, avec peu ou pas de formation ou d’expérience. Un paradoxe difficilement entendable pour les professeurs en disponibilité.
« Pour que les enseignants en disponibilité exercent dès la rentrée »
Sandra est enseignante depuis une dizaine d’années dans le Val-de-Marne. En cette rentrée, elle s’est mise « en disponibilité ». Après seize ans de demande, son conjoint a été muté à Gironde. Elle, non. Elle a choisi de le suivre, quitte à perdre son salaire et son travail.
« Le département de la Gironde était prêt à m’accueillir en tant que professeur des écoles, cela signifie donc qu’il y a un poste qui m’attend là-bas… Mais mon département d’origine refuse de me laisser partir alors même que je n’assurerai pas mon service à la rentrée car j’ai suivi ma famille comme des milliers d’autres collègues… », explique-t-elle.
Elle a ainsi lancé une pétition intitulée « Pour que les enseignants en disponibilité exercent dès la rentrée ». Ce mercredi après-midi, elle comptait plus de 5100 signatures.
« Donner la consigne aux rectorats d’accorder les mutations »
En effet, les rectorats n’ont pas le droit d’avoir recours à un enseignant en disponibilité rattaché à une autre académie. La pétition demande au ministre de l’Éducation nationale de « débloquer la situation » et de « donner la consigne aux rectorats d’accorder les mutations ».
« Nous sommes des milliers qui attendons de pouvoir exercer notre métier dès la rentrée! Nous avons les diplômes, la formation, l’expérience, la passion et nous sommes nombreux à attendre un feu vert pour pouvoir aller travailler dès le 31 août ! », poursuit-elle.
Une grande majorité des mutations ne sont pas acceptées car certaines académies sont beaucoup demandées et peu de personnes les quittent. Le ministère de l’Éducation nationale indique par ailleurs à Ouest-France que seuls 20% des enseignants du premier degré obtiennent leur mutation.
Selon les chiffres officiels, en 2021, un peu plus de 24.000 professeurs étaient en disponibilité sur les 870.000 enseignants français.