Face aux difficultés d’approvisionnement en essence, la préfecture du Val-d’Oise, outre l’interdiction de vente de carburant dans des jerricanes, a accordé un accès prioritaire à la police, la gendarmerie, le Samu… pour assurer la continuité de service.
Difficile ce lundi de trouver du carburant dans les stations-service. Nombre d’entre elles étaient fermées faute d’approvisionnement et les rares encore ouvertes étaient prises d’assaut par les automobilistes dont la jauge baissait dangereusement. Face à cette pénurie provoquée par le conflit chez Total Énergie, le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court a pris un arrêté vendredi dernier pour interdire jusqu’au 12 octobre la vente et l’achat de carburant dans tout récipient (jerrican…). Dans la foulée, il a accordé un accès prioritaire aux services de secours et de sécurité, autrement dit pompiers, police, gendarmerie, médecins, dans quinze stations-service réparties dans l’ensemble du département, afin d’assurer la continuité de service.
Un soulagement pour certains de ces professionnels, qui commençaient à rencontrer quelques difficultés d’approvisionnement. « Il y a huit à dix jours, on sillonnait le département pour trouver de l’essence, car les stations avec lesquelles l’hôpital a un contrat étaient en rupture, confie-t-on au Samu. Cela commençait à obérer notre fonctionnement. La réactivité de l’hôpital a permis de bénéficier de modalités de paiement pour aller dans d’autres stations-service pas trop éloignées. Mais cela n’a pas été suffisant. On a demandé de l’aide au préfet. »
« Par chance, il n’y a pas eu d’évènement indésirable »
Ces accès prioritaires dans quelques stations du Val-d’Oise facilitent grandement le travail du Samu. « Cela permet aux véhicules de s’approvisionner sans attendre une heure et demie ou deux heures. On roule beaucoup et on fait le plein souvent. Le réservoir ne peut pas être à moitié plein si on doit partir loin. Il faut absolument le recharger, explique-t-on au Samu. Par chance, il n’y a pas eu d’évènement indésirable. On a eu très peur de ça, mais ce n’est pas arrivé. Les ambulanciers privés, nos partenaires, ont traversé un moment critique, mais ils sont désormais inclus parmi les services prioritaires. »
Chez les pompiers, le problème ne se pose pas pour le moment. Ils ont un approvisionnement interne qui leur permet d’être autonomes. « La continuité de service est assurée. Il n’y a rien de changé », indique-t-on au service de secours et d’incendie.
Un climat parfois tendu
Toutefois, ces mesures n’empêchent pas certains débordements. Samedi matin, vers 11h30, une aide soignante qui souhaitait bénéficier de son accès prioritaire pour s’approvisionner à une station-service de l’avenue de la division Leclerc à Deuil-la-Barre a été à l’origine d’un incident. Énervé, l’automobiliste qui se trouvait derrière elle est sorti de son véhicule, armé d’un marteau, déterminé à s’en prendre au gérant de la station. Un autre conducteur s’en est mêlé et a sorti un couteau. Finalement, les deux hommes ont été interpellés.