La passerelle piétonne située dans le prolongement du pont de Bir-Hakeim, qui relie le XVIe au XVe arrondissement, est interdite d’accès au public depuis deux jours, en attendant des « travaux de confortement », notamment en raison de la chute de boulons sur sa structure métallique.
Un drame a peut-être été évité de justesse ce week-end sur la passerelle piétonne située dans le prolongement du pont de Bir-Hakeim, à Paris (XVIe). Depuis ce dimanche, cet ouvrage métallique qui enjambe l’avenue du Président-Kennedy, sous le métro aérien, est interdit d’accès au public, explique la préfecture de police, confirmant une information du Figaro. La police l’avait fait évacuer la veille, après avoir constaté que certains boulons de sa structure avaient sauté. Le samedi, le public était en effet venu en nombre sur la passerelle pour observer le marathon des Jeux olympiques.
Chu ne comprend pas. Barman depuis vingt ans au Kennedy Eiffel, établissement voisin de la passerelle, il alerte, lui aussi régulièrement, sur la dangerosité de cette passerelle. « Trois ans que nous faisons remarquer à la Ville qu’elle risque de tomber et qu’il faut vite faire des travaux », souffle le commerçant. Il a même cru qu’elle allait tomber. « On a déjà tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. Lors du Marathon pour tous des JO, il y avait beaucoup de monde dessus, elle bougeait. »
« L’architecte de permanence est intervenu dans la nuit du 10 au 11 août au niveau de la passerelle Bir-Hakeim, suite à la constatation d’une chute d’un boulon. Compte tenu des constatations faites, un barriérage a été installé, neutralisant l’accès à la passerelle. Le risque de chute d’élément est conjuré et l’accès à la passerelle reste interdit en l’attente de travaux de confortement », précise la préfecture de police.
Une passerelle endommagée depuis 2021
La passerelle « tanguait dangereusement », indique aussi le Figaro, citant une source proche du dossier. Une barrière « Route Barrée » a été installée au pied des escaliers menant à la passerelle pour en neutraliser l’accès, ainsi qu’un panneau interdit.
Très fragilisée depuis qu’une voiture de la Ville de Paris l’a percuté en 2021, la passerelle, soutenue par un mince échafaudage, fait l’objet d’une vive inquiétude de la part des habitants du quartier. L’association de riverains Passy-Seine, qui demandait une réhabilitation de la passerelle avant les Jeux olympiques, avait organisé en janvier dernier un rassemblement autour de l’édifice, très fréquenté par les habitants et les touristes. « Depuis trois ans, nous faisons remarquer à la Ville que c’est dangereux », reprend Chu, le barman.
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Une réunion entre l’association de riverains et la Ville avait eu lieu le 22 janvier dernier, en présence de l’adjoint en charge de la transformation de l’espace public et de la voirie, David Belliard. Lequel s’était engagé à ce que des travaux soient réalisés sur cette passerelle, pour un coût de 500 000 euros. Mais seulement après les JO, alors que les riverains réclamaient qu’ils soient effectués en amont.
« L’image de Paris en pâtit »
« Des mois que j’alerte la Ville sur le sujet, que je me suis fait le porte-parole des riverains qui appellent à une réhabilitation sécuritaire de cette passerelle, mais aussi esthétique car on y a une vue directe sur la tour Eiffel et cet échafaudage en plein milieu », commente ce mardi Jérémy Redler, maire (LR) du XVIe arrondissement. Et d’ajouter : « On savait qu’il y aurait de nombreux touristes, des épreuves des JO qui passent en-dessous… Heureusement, il ne s’est rien passé de dramatique. »
Ce mardi, un livreur à vélo s’agace. « C’est la deuxième fois que je passe ici. Sur la passerelle, je pouvais utiliser la gouttière pour passer les marches sans problème. Là, je dois porter le vélo et le sac à deux reprises. Je ferai le détour la prochaine fois. » Manœuvre tout aussi délicate pour ce couple, contraint de porter la poussette à deux places pour accéder au pied de la station de métro Passy. « Quelle galère ! »