Une avancée prometteuse. Lorsque des lésions précancéreuses – c’est-à-dire des modifications des cellules de l’épithélium du col de l’utérus – sont constatées, certains traitements peuvent être préconisés afin d’éviter que celles-ci n’évoluent en cancer. Il peut s’agir d’une excision électrochirurgicale, d’une cryochirurgie, d’une chirurgie au laser ou encore d’une hystérectomie. La Société canadienne du cancer rappelle sur son site que “la plupart des femmes traitées pour un état précancéreux du col de l’utérus ont un excellent pronostic et cet état n’évoluera jamais en cancer du col de l’utérus”.
Cependant, les lésions précancéreuses se distinguent en plusieurs groupes. Et les personnes à utérus présentant des lésions de haut grade, c’est-à-dire qui affectent les deux tiers ou toute l’épaisseur de l’épithélium, “présentent un risque résiduel élevé de cancer du col de l’utérus et d’autres tumeurs malignes liées à l’infection par le papillomavirus”, rappelle une nouvelle étude publiée sur le British Medical Journal le 3 août dernier, relayée par Version Femina. Partant de ce constat, et pour limiter ces risques, les chercheur‧euse‧s ont réalisé des tests et sont parvenus à la conclusion suivante : administrer le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) à des personnes infectées au moment même où les cellules précancereuses sont retirées pourrait réduire les risques de récidive des cellules malignes, mais aussi le risque de développer un cancer du col de l’utérus ou toute autre pathologie.
Un vaccin associé à l’intervention
Pour mener leurs recherches, les scientifiques ont récolté les données de 22 études “portant sur le risque d’infection par le papillomavirus et de récidive de la maladie liée à l’infection après traitement chirurgical local”. Après analyse des données, les chercheur·euse·s ont révélé que “le risque de récidive de CIN2+ (lésions de haut grade, NDLR) était réduit chez les personnes vaccinées par rapport aux personnes non vaccinées”. Ainsi, la vaccination au moment de l’intervention pourrait réduire “le risque de récidive de CIN, en particulier lorsqu’elles sont liées au HPV16 ou au HPV18”, à savoir les génotypes les plus fréquents.
D’autres études à plus grande échelle devront confirmer les résultats obtenus par les scientifiques, qui restent prudents. Le Guardian rapporte ainsi les réserves formulées par Alice Davies, responsable des informations sur la santé chez Cancer Research UK : « L’étude a examiné si le vaccin pouvait empêcher d’autres changements cellulaires de se produire après que les personnes aient reçu un traitement pour éliminer les cellules anormales causées par l’infection au papillomavirus. Mais il est encore trop tôt pour dire si l’utilisation du vaccin de cette manière est bénéfique, et des études et des essais de grande qualité sont nécessaires. »
Pour rappel, le dépistage du cancer du col de l’utérus repose sur la réalisation d’un frottis cervico-utérin à réaliser tous les trois ans à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans, souligne l’Institut national du cancer.