L’homme âgé de 31 ans a été condamné ce mercredi à cinq mois de sursis probatoire après un nouvel épisode de violences à l’encontre de son ex-compagne. L’épilogue d’une relation chaotique de deux ans, émaillée de séparations et de violences réciproques.
« On s’est trop aimé, je suis totalement dépassé par ce qui m’arrive, je suis désolé. » C’est déjà avec les larmes aux yeux que Valentin F., grand gaillard de 31 ans, a pénétré dans le box des prévenus du tribunal correctionnel de Senlis, ce mercredi. À la barre, l’objet de cet amour, une frêle jeune femme, est prise de tremblements nerveux entre deux sanglots.
Les violences de Valentin ont commencé dès le début de la relation, en 2021, ce qui entraînera une série de séparations puis de réconciliations entre les deux, navigant entre Boissy-Fresnoy et Nanteuil-le-Haudouin comme domicile. Une petite fille est née de cette union agitée en 2022 mais il y a trois semaines, c’est à nouveau la séparation des deux jeunes gens pacsés, ce que semble avoir du mal à digérer Valentin.
57 appels dans la journée
Le dimanche 8 octobre, tandis qu’il a la garde de sa fille de 18 mois, Valentin appelle son ex-compagne à 57 reprises. Avec surtout des questions en forme d’obsessions : avec qui se trouve-t-elle ? A-t-elle un nouveau compagnon ? Comme la jeune femme ne répond pas à ce harcèlement, il laisse un ultime message, laissant croire qu’il a eu un accident de voiture avec sa fille et qu’il l’emmène la petite à l’hôpital.
Cette fois, la jeune maman rappelle mais c’est Valentin qui ne décroche plus. « J’ai appelé tous les hôpitaux, je suis allée voir ses amis, raconte la jeune femme accablée. Finalement, je suis allée chez lui et ma fille était là en train de dormir. Il n’y a jamais eu d’accident. » Excédée, la maman veut repartir avec l’enfant mais Valentin s’y oppose. Il arrache le téléphone des mains de son ex-compagne car il veut à tout prix savoir avec qui elle a passé la journée.
« Il y a des gens qui aiment trop qui terminent aux assises »
Des coups sont échangés entre les deux, en présence de la petite fille. La jeune femme s’en tirera avec des hématomes et une ITT de deux jours. Le soir même, Valentin envoie un message où il menace de détruire la réputation de son ex sur les réseaux, en diffusant une vidéo d’elle en tenue légère. C’en est trop pour la victime qui va déposer plainte le lendemain.
« Je voulais être fixé car j’avais encore l’espoir de la reconquérir, j’ai fait n’importe quoi », admet Valentin à l’audience. « Il y a des gens qui aiment trop qui terminent aux assises, rappelle Me Stéphanie Pacaud, représentant les intérêts de l’enfant du couple. Aveuglé par sa jalousie, le prévenu a commis des violences sur son ex en présence de leur enfant, ce qui constitue un traumatisme pour la petite. »
Comme le fera le procureur de la République Loïc Abrial, Me Alix Perot-Lecolier, l’avocate de Valentin relève le caractère réciproque des violences. « Si la situation est devenue hors de contrôle ce dimanche, c’est de leur faute à tous les deux. » Dans le cadre de sa condamnation à un sursis probatoire, Valentin devra suivre des soins psychologiques et a désormais interdiction d’entrer en contact avec son ex-conjointe.