Odeurs, nuisances sonores… À Gragnague, les habitants se mobilisent contre une usine mobile de goudron

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Près de 150 personnes se sont réunies pour manifester contre l'installation d'une usine à goudron mobile sur la commune de Gragnague.

L’installation prévue d’une usine à goudron mobile pour la réfection d’une partie de l’A68 inquiète les habitants de Gragnague, au nord-est de Toulouse. Ils ont manifesté ce vendredi 10 mars.

Malgré la pluie, près de 150 personnes se sont réunies ce vendredi 10 mars 2023 sur la place devant la mairie de Gragnague, commune de 2 000 habitants du nord-est de Toulouse (Haute-Garonne) à l’appel du collectif « Non à l’usine à goudron à Gragnague ».

Après le lancement d’une pétition qui a rassemblé plus de 1 800 signatures, les riverains voulaient manifester une nouvelle fois leur opposition à cette usine mobile d’enrobés d’Eurovia, dont ils ont appris l’installation il y a quelques semaines. Celle-ci est censée s’implanter à proximité de l’autoroute A68, sur une parcelle appartenant à Vinci Autoroute, maître d’ouvrage de l’usine, pour des travaux de réfection d’une partie de cette voie rapide.

«Là, j’angoisse»

« L’usine utilise des produits chimiques et des matériaux polluants, cancérigènes, surtout pour les enfants. Et Eurovia n’a pas tenu compte de la carte actuelle de Gragnague. L’usine sera à 700 m à vol d’oiseau d’un nouveau quartier, alors que les vents portent à 4 km… », dénonce Charlotte, membre du collectif, qui s’inquiète aussi pour l’environnement et la biodiversité.

Présent à la manifestation avec d’autres élus des communes voisines, le maire Daniel Calas a fait lui aussi part de son opposition au projet : « Dans l’enquête publique, ils assurent que l’usine va déménager au mois d’août. Mais on est pratiquement sûr qu’elle reviendra pour l’autoroute Castres-Toulouse… » Une crainte partagée par Diane Esquerre, maire de Castelmaurou. Une délibération défavorable sera prise début avril par le conseil municipal de Gragnague, qui a également mis en place un cahier de doléances, pris d’assaut par les manifestants.

Stéphane, qui vit à 400 m du site d’installation de l’usine, ne veut pas revivre ce qu’il a connu en 2012. « J’ai déjà fait l’expérience. Trois mois avec les fenêtres fermées, à cause des odeurs et du bruit, même la nuit… Il y a des écoles à proximité. Là, j’angoisse. »

Démarrée le 15 février, la consultation publique se terminera le 20 mars. Eurovia était présent ce vendredi pour tenter de rassurer les habitants. Le collectif, qui a alerté le préfet de Haute-Garonne et la direction départementale du travail, n’entend pas céder et refuse l’installation de cette usine mobile, « même pour un jour ».

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