iphaine LE LIBOUX avec les bureaux régionaux de l’AFP
lun. 6 février 2023 à 9:10 PM UTC+1
Des centaines de policiers se sont à nouveau rassemblés lundi en France contre la réforme de la police judiciaire, après la publication la semaine dernière de deux rapports, dont l’un venu du Sénat qui étrille le projet voulu par Gérald Darmanin.
Des rassemblements ont notamment eu lieu à Marseille, Lille, Bordeaux, Versailles, Rennes ou Nanterre, devant le siège de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Sans la « DCPJ = la France à la mafia », pouvait-on lire sur des feuilles tenues par des policiers rassemblés de dos devant l’antenne de la PJ de Nantes.
Les rassemblements « spontanés » sont venus « de la base » à la suite des « déclarations du ministre (Gérald Darmanin) après la publication des rapports », a dit à l’AFP Yann Bauzin, président de l’Association nationale de la PJ (ANPJ), créée en août contre la réforme.
Au total, selon l’ANPJ, plus de 1.100 policiers se sont mobilisés (la PJ compte 5.600 agents dont 3.800 enquêteurs).
L’association a appelé lundi soir dans un communiqué à « un grand rassemblement national, intersyndical et interprofessionnel, le 11 mars à Paris ».
La semaine dernière, deux rapports ont été publiés, dont l’un piloté par le sénateur LR Philippe Dominati qui a jugé le projet inadapté et a demandé au ministre de le modifier.
L’autre, mené par les inspections générales de l’administration (IGA), de la police (IGPN) et de la justice (IGJ), n’a pas remis en cause le bien-fondé du projet mais a formulé 19 recommandations, dont des garanties sur les moyens à accorder à la lutte contre la criminalité organisée.
Mardi, un troisième rapport, celui de la mission d’information de l’Assemblée nationale, doit être à son tour publié.
Yann Bauzin reproche à Gérald Darmanin, qui a déjà annoncé la désignation de « préfigurateurs » de la réforme, de vouloir faire passer sa réforme en force.
« Le rapport des inspections est très circonspect et pas du tout triomphal. Le rapport Dominati sabre le projet en ce qui concerne la PJ. Et le ministre semble passer outre », a-t-il déploré. « Il est incompréhensible que le ministre prennent le risque d’imposer cette réforme. Les collègues ne l’acceptent pas ».