Deux jeunes prisonniers de 17 ans se sont évadés d’un établissement pénitentiaire pour mineurs. L’un était en détention provisoire pour viol et le second pour meurtre.
Une évasion rocambolesque qui démontre que les prisons ne sont pas totalement étanches. Deux mineurs de 17 ans incarcérés dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain (Nord) se sont évadés dans la nuit de dimanche à lundi en sciant leurs barreaux, selon une source proche du dossier, confirmant une information d’Europe 1 et de France Bleu.
L’un était en détention provisoire pour viol et le second pour meurtre, selon cette source, qui affirme qu’ils se sont servis de lames de scies à métaux. Tous deux étaient dans des cellules voisines, a-t-elle précisé. Selon une source syndicale de l’Ufap, les détenus, après avoir scié leurs barreaux, auraient « tressé leurs draps pour escalader la toiture et descendre de l’autre côté » alors « qu’un véhicule les attendait à l’extérieur ». « La plaque d’immatriculation a été relevée par la vidéosurveillance de la ville et ils sont partis direction la Belgique toute proche de l’établissement », a ajouté cette source.
Manque de moyens
« On a fait constater il y a plus d’un an que les jeunes pouvaient essayer de couper les barreaux avec les fourchettes et les couteaux avec lesquels ils mangeaient », a affirmé Guy Ryckewaert, 1er surveillant à Quiévrechain et délégué syndical Ufap-Unsa. « L’administration pénitentiaire prend les établissements pour mineurs pour de petits établissements avec des personnes de faible catégorie pénale alors qu’on a, malheureusement pour nous, des terroristes. On n’a pas de mirador, pas de protection électrifiée, alors qu’on commence à avoir des jeunes avec des gros pedigrees », a-t-il regretté.
Pour le syndicat FO Justice, ces évasions sont le résultat « d’un cocktail explosif comprenant le manque d’effectifs en personnel », « le surmenage des agents », et « le placement de détenus inappropriés dans cet établissement », selon un communiqué sur son site Internet. Les syndicats réclament depuis plusieurs mois des travaux de sécurisation de l’établissement dont le grillage est très régulièrement coupé, rappelle Christophe Lecuyer, secrétaire de la CGT à l’établissement de Quiévrechain, interrogé par France Bleu. Il demande l’installation de caillebotis aux fenêtres notamment ainsi que le relèvement des grilles de promenade « pour empêcher aussi les projections extérieures ».
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Cette évasion ne rassure pas le syndicaliste : « C’est pas rassurant pour la sécurité de nos agents, même pour les citoyens extérieurs parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer. On demande d’urgence des travaux parce que là ça ne peut plus durer, on se demande ce qui va se passer la prochaine fois ».
Après que la police a été alertée de la fuite des deux mineurs, un important dispositif a été mis en place pour tenter de les retrouver. Le centre pénitentiaire se situe à quelques centaines de mètres seulement de la frontière belge.