Christophe Petit, l’un des deux actionnaires de Versailles et PDG du groupe immobilier City, très discret dans les médias, a choisi le Parisien pour s’exprimer pour la première fois. À quelques heures du derby contre le Red Star, il livre sa vérité sur la situation financière du club.
Ce mardi 2 mai (18h30 au stade Michel-Hidalgo de Saint-Gratien), Versailles (5e) dispute un derby capital face au Red Star (4e). Pour conserver encore une petite chance de lutter jusqu’au bout pour la montée en Ligue 2, les deux équipes sont dans l’obligation de gagner.
Mais en coulisses, les deux actionnaires, qui ont, depuis leur arrivée en mars 2021, offert de gros moyens financiers à Versailles, travaillent pour assurer la continuité de leur ambitieux projet. Beaucoup évoquent des difficultés financières. Christophe Petit, coactionnaire avec Julien Ridon, répond aux nombreuses interrogations qui entourent Versailles.
Beaucoup de vos adversaires évoquent vos difficultés financières et un même un dépôt de bilan. Versailles est-il en danger ?
CHRISTOPHE PETIT. Non, Versailles n’est pas en danger ! Je suis très surpris d’entendre tout ça… Nous avons un budget qui n’a pas du tout évolué entre sa présentation en début de saison et son atterrissage prévisionnel. Nous avons en revanche investi en tant qu’actionnaire sur cette saison, de manière à gagner du temps pour se structurer, apprendre à connaître ce championnat, travailler sur nos déficits en infrastructures (stade et centre d’entraînement), et pouvoir s’inscrire sur du long terme à ce niveau sportif. L’accession en National n’était pas prévue aussi rapidement. On prévoit un cycle de trois à quatre ans pour monter en Ligue 2. On a donc cherché de la sécurité et de l’expérience dans le recrutement des joueurs pour éviter une relégation immédiate dans un championnat très difficile, avec six relégations, et de nombreux clubs beaucoup plus expérimentés que nous.
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On sait aussi que votre groupe immobilier City a aussi connu des difficultés ces derniers mois…
Comme tous les promoteurs immobiliers résidentiels, l’année 2023 est compliquée et les chiffres de ventes de logements neufs sont mauvais. Nous avons donc revu nos objectifs de volume de vente à la baisse, mais nous pensons malgré tout maintenir un résultat correct sur l’exercice, grâce à des produits type résidence gérées, hôtellerie, ou outre-mer, qui se maintiennent mieux dans le contexte actuel.
Une de vos filiales, City GC-Hervé, basée à Versailles, vient d’être mise en liquidation. Vous comprenez que cela peut interroger ?
Nous avons repris l’entreprise Hervé à la barre du tribunal de commerce, juste avant le Covid. L’accumulation du Covid, la hausse du prix des matériaux et le marché de la construction, difficile, n’ont malheureusement pas permis de redresser cette entreprise qui a de nouveau été mise en liquidation. Nos efforts n’ont donc servi à rien et nous avons décidé de quitter définitivement cette activité, qui n’a jamais été profitable dans le groupe. Certains de nos chantiers ont été impactés, le temps de signer de nouveaux marchés avec des entreprises en corps d’état séparés et de redémarrer les chantiers.
« Il est possible que nous ouvrions progressivement le capital en préparation de la prochaine saison, si cela a du sens dans l’organisation du club et sa feuille de route »
Christophe Petit
Est-ce que vous recherchez un coactionnaire ? Et si oui, à quelle hauteur ?
Notre projet a un but de rassembler autant les acteurs économiques que le grand public de manière fédératrice. En ce qui concerne le capital, nous pensons qu’il est utile d’additionner les compétences de chacun, et de travailler en équipe. Nous n’avons pas de volonté hégémonique, ni dans le rôle de président omniprésent, ni de raison de vouloir rester majoritaire ou minoritaire à terme dans le capital. Nous souhaitons que le club soit solide, ait une vraie identité, un public, un lien fort avec son association, ses éducateurs et tous les jeunes qui prennent du plaisir à jouer dans ce club.
Didier Quillot est chargé de ce dossier. Êtes-vous actuellement en négociations avec des investisseurs étrangers ?
Nous avons eu différentes sollicitations. Il est possible effectivement que nous ouvrions progressivement le capital en préparation de la prochaine saison, si cela a du sens dans l’organisation du club et sa feuille de route.
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Si vous ne montez pas en Ligue 2, allez-vous rester et, si oui, à la même hauteur budgétaire ?
Nous avons eu le temps de travailler cette année sur les domaines dans lesquels nous avons le plus de retard sur nos concurrents, notamment notre centre d’entraînement et le stade. Nous aurons donc la chance de nous entraîner dans un nouveau lieu regroupant les meilleures installations. Nous allons aussi probablement changer de stade en attendant la régularisation de Montbauron pour un lieu qui nous permettra d’avoir un meilleur rendement sur les revenus commerciaux et le grand public. Pour l’an prochain, nous pensons donc pouvoir mieux travailler sportivement et chercher la performance, augmenter nos revenus et maintenir un budget cohérent et compétitif.