« Non madame “la députée”, Nahel n’est pas un délinquant. Son casier judiciaire est vierge », a répondu l’avocat Yassine Bouzrou qui annonce qu’une plainte va être déposée.
NAHEL – L’insulte ne passe pas. Ce week-end, la députée Renaissance Anne-Laurence Petel créait la polémique en assurant que Nahel, 17 ans et tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin, était un « délinquant ». Mardi 11 juillet, l’avocat de la famille de la victime a annoncé qu’une plainte allait être déposée.
Yassine Bouzrou a exprimé son « dégoût » sur Twitter. « Non madame “la députée”, Nahel n’est pas un délinquant. Son casier judiciaire est vierge », a-t-il affirmé, avant de poursuivre « en revanche, votre casier judiciaire pourrait ne plus être vierge prochainement car une plainte sera déposée contre vous ».
Anne-Laurence Petel avait déjà tenu ses propos ce week-end, puis ont été repris par La Provence. Lundi, elle persistait et signait dans un tweet reprenant l’extrait du journal.
« Un jeune homme de 17 ans qui conduit une voiture sans permis, une berline immatriculée en Pologne, ce qui est à peu près le symbole du trafic de drogues, qui refuse d’obtempérer une première fois, puis une deuxième fois, ça ne justifie aucunement le fait qu’il meure, mais ça explique qu’il se retrouve devant la police. Et donc moi je ne l’appelle pas “ le petit Nahel ”, je l’appelle “ le délinquant ” », a-t-elle écrit avant de conclure : « Pas un mot à rajouter, pas un mot à enlever ».
Pas de casier, mais pas inconnu de la police
A gauche, ces propos ont suscité l’indignation, le député insoumis Antoine Léaument dénonçant « la déchéance morale totale » de sa collègue macroniste.
Comme le souligne BFMTV, si Nahel n’a jamais eu de casier judiciaire, comme l’assurent ses avocats, cela ne signifie pas pour autant qu’il était inconnu de la police ou de la justice. Selon les informations du média, des faits le concernant sont inscrits au fichier TAJ, le traitement d’antécédents judiciaires.
Ce système « est complètement différent du casier judiciaire, puisqu’y sont inscrites tant les victimes que les mis en cause », explique BFMTV qui précise qu’une personne peut-être inscrite au TAJ même sans poursuite sur le plan pénal, ou lors d’un classement sans suite.