L’adjudant Éric Comyn, père de deux enfants, a été tué lundi soir par un conducteur qui a refusé un contrôle routier à la sortie de l’autoroute A8, près de Cannes (Alpes-Maritimes). Après avoir pris la fuite, l’individu a été interpellé dans la nuit.
La gendarmerie nationale se réveille en deuil ce mardi matin. Un gendarme a perdu la vie lundi soir dans les Alpes-Maritimes, percuté par un véhicule qui a pris la fuite après avoir refusé de se soumettre à un contrôle routier. Le conducteur a été interpellé dans la nuit près de Cannes.
Que s’est-il passé ?
La victime, un adjudant membre du peloton motorisé de gendarmerie, a été percutée lors d’un contrôle sur la commune de Mougins, près de Cannes, à la sortie de l’autoroute A8, a indiqué la gendarmerie.
Le drame s’est produit vers 20h40, quand un individu à bord d’une BMW noire a refusé un contrôle en sortant de l’autoroute A8, a précisé la même source. Le véhicule a alors violemment percuté un des membres du peloton motorisé chargé de cette banale opération.
Un important dispositif a été tout de suite mis en œuvre par les forces de l’ordre pour retrouver le fuyard, avec un hélicoptère et l’appui de gendarmes des groupements des départements voisins. Des contrôles ont notamment été réalisés sur les carrefours de circulation et toutes les informations nécessaires ont été partagées avec les autorités italiennes, dans l’hypothèse où le fugitif aurait tenté de franchir la frontière. « Tout est fait pour retrouver le conducteur du véhicule ayant percuté le militaire de la gendarmerie », a assuré le préfet des Alpes-Maritimes sur son compte X.
Le conducteur a finalement été interpellé quelques heures plus tard, dans la nuit. « Le chauffard criminel suspecté d’avoir mortellement renversé un gendarme à Mougins a été interpellé à Cannes cette nuit. Merci à nos forces de l’ordre pour leur mobilisation », a annoncé le ministre démissionnaire de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le réseau social X.
Qui est la victime ?
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a précisé que la victime était âgée de 54 ans, mariée et père de deux enfants âgés de 12 et 16 ans. Toujours selon ce communiqué, cet adjudant était engagé depuis plus de 30 ans dans la gendarmerie comme sous-officier et avait rejoint le peloton de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) en 2007.
Le président Emmanuel Macron a réagi sur X quelques heures après le drame, a précisé que le gendarme, « percuté par un criminel », était nommé Éric Comyn.
Comment ont réagi les autorités ?
« Je partage la peine profonde de sa famille et de ses camarades du peloton autoroutier de Mandelieu-la-Napoule », a aussi écrit le président. « La Nation se tient à leurs côtés et exprime sa gratitude aux gendarmes qui la protègent. »
« Ceux qui s’en prennent à ceux qui nous protègent ne doivent jamais connaître le répit », a réagi sur X le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, qui a rendu « hommage » au « père de famille » tué. « Nous partageons la détresse et le chagrin de sa famille, de toute la gendarmerie, et du pays tout entier », a-t-il ajouté. « Notre tristesse est immense. Soutien à sa famille, ses proches et ses frères d’armes », a indiqué de son côté dans un premier message Gérald Darmanin.
La gendarmerie nationale a elle fait part sur son compte X de sa « douleur et vive émotion à la suite du décès de notre camarade du peloton motorisé de Mandelieu-la-Napoule, mortellement percuté par un véhicule en fuite ». « Nos sincères condoléances et tout notre soutien à sa famille, à ses proches et à ses camarades », a-t-elle ajouté.
« Nous pleurons, une fois de plus, un de nos camarades qui a payé de sa vie son engagement pour la sécurité de tous », a ajouté son directeur général Christian Rodriguez sur son compte. « Toute mon affection à sa famille et à ses camarades. Et un immense merci à tous nos gendarmes, guidés par leur seule volonté de protéger les autres », a-t-il conclu.
« Un tueur vient de retirer la vie à un serviteur de la République. C’est intenable ! Repose en paix collègue », a aussi réagi le syndicat de police UN1TÉ dans les Alpes-Maritimes.
Le corps des pompiers des Alpes-Maritimes a aussi adressé « toutes ses condoléances et son soutien à nos collègues de la Gendarmerie nationale suite au décès tragique ce soir de l’un des leurs ». « Je m’associe à la douleur de la famille du gendarme décédé ainsi qu’à celle de ses collègues », a écrit de son côté le préfet du département sur son compte X.
Quelles sont les réactions politiques ?
Le drame a aussi fait réagir la sphère politique, notamment au niveau local. Renaud Muselier, président Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a fait part également de sa « terrible, terrible colère, et immense tristesse ». « Ceux qui agitent la haine du flic, ceux qui agitent la culture de l’excuse face à la désobéissance, portent une lourde responsabilité. Soutien total à nos forces de l’ordre, plus que jamais ! », a-t-il insisté.
Le maire de Nice Horizons Christian Estrosi a fait part de sa « profonde tristesse et immense colère », tandis que le maire LR de Cannes David Lisnard a dénoncé un « énième refus d’obtempérer », confiant son « émotion et exaspération ». « Ce drame rappelle l’immense courage de ceux qui ont fait profession de protéger les Français », a déclaré quant à lui Éric Ciotti, président de LR et député des Alpes-Maritimes, disant son « immense émotion et colère ».
D’autres cadres de partis ont aussi réagi. Le numéro 1 du PCF Fabien Roussel a déploré « un drame, un crime atroce contre un gendarme dans l’exercice de ses fonctions », apportant ses « pensées les plus sincères à sa famille comme à toute la profession ». Le député Alexis Corbière, ex-Insoumis, a décrit une « terrible nouvelle » : « Toute ma solidarité avec la famille du gendarme tué en faisant son devoir, solidarité également avec tous ses collègues ».
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Du côté du RN, la patronne des députés Marine Le Pen a écrit que « ce drame vient une fois encore endeuiller les forces de l’ordre, cibles vivantes depuis de trop longues années de délinquants qui violent la loi en toute impunité ». « L’État doit maintenant agir avec une rigueur implacable contre ceux qui attentent à la vie des policiers et gendarmes », a-t-elle insisté, tandis que le président du parti Jordan Bardella a estimé que « le pays poursuit sa plongée dans le chaos », promettant de défendre des objectifs de « rétablir l’ordre, soutenir nos forces de sécurité, rompre avec le laxisme » à l’Assemblée.