Après près de 48 heures de garde à vue, le conjoint de l’infirmière dont le corps sans vie a été retrouvé jeudi au domicile familial, dans les Yvelines, a été mis en examen « pour meurtre par conjoint » et placé en détention provisoire.
Trop d’incohérences. Ali, le mari de l’infirmière de 42 ans retrouvée morte poignardée jeudi en fin d’après-midi à son domicile de l’avenue du Béarn à Maurepas (Yvelines), a été mis en examen « pour meurtre par conjoint » ce dimanche après-midi, a annoncé le parquet de Versailles au terme de près de 48 heures de garde à vue.
Cet homme de 61 ans, livreur de profession, a raconté aux policiers de la brigade criminelle être allé se promener avec ses enfants avant de rentrer en fin d’après-midi au domicile familial et de découvrir le drame. C’est sa fille de 10 ans qui a retrouvé le corps de Rim, lardé de coups de couteau à la gorge, entre le lit et le mur de la chambre conjugale. Il gisait « dans une mare de sang ».
Le père de famille avait alors évoqué la piste d’un cambriolage qui aurait mal tourné, faisant état de bijoux déplacés et arguant que des voisins avaient signalé que la porte de son domicile était entrebâillée aux alentours de 15h30.
« Si elle me quitte, je la tue »
Une thèse que ne semblent pas corroborer les constatations des policiers faites sur place ni les investigations, notamment techniques, menées par les enquêteurs de la brigade criminelle. Aucune effraction du domicile n’a ainsi été constatée.
Lors de son audition comme de celle de ces enfants, il est également apparu un contexte familial tendu, ponctué de disputes conjugales. Ali aurait concédé que le couple vivait un moment difficile. Sa femme lui aurait annoncé vouloir divorcer. Un autre témoignage est susceptible de renforcer les soupçons sur lui. Il aurait lâché à une personne de son entourage : « Si elle me quitte, je la tue. »
Lors de son déferrement, Ali s’est dit « abattu par ce drame » mais n’a pas reconnu les faits. Le juge des libertés et de la détention a décidé de son placement en détention provisoire, comme l’avait requis le parquet, en raison de la nature criminelle des faits mais aussi afin de protéger les enfants. La fratrie, un garçon de 17 ans et deux filles de 10 et 5 ans, a été confiée à des membres de la famille. Le protocole de prise en charge d’enfants témoins d’homicides conjugaux a été activé. L’autopsie du corps de Rim devrait avoir lieu ce lundi à l’institut médico-légal de Garches (Hauts-de-Seine).