Le député du Val-de-Marne a dénoncé « les files d’attente qui s’allongent lors des distributions alimentaires » pour les étudiants. Sylvie Retailleau, en charge de l’Enseignement supérieur, a rappelé les « 300 millions d’euros des mesures d’urgence de la rentrée ».
Des repas aux portions insuffisantes aux Crous, des files d’attente qui s’étirent devant l’aide alimentaire dans les universités… Face à l’aggravation de la précarité étudiante, Louis Boyard a interpellé la ministre de l’Enseignement supérieur ce mardi après-midi lors des questions d’actualité au gouvernement.
« Les étudiants ont faim, mais vous ne leur donnez que des miettes. Alors qu’un étudiant sur deux affirme qu’il ne mange pas à sa faim, vous osez vous vantez d’avoir augmenté les bourses. Mais dans quel monde est-ce que vous vivez? », a tancé le député du Val-de-Marne.
« 300 millions d’euros d’urgence pour cette rentrée »
Sans nier les difficultés, la patronne des universités françaises a mis en avant les actions du gouvernement. Le coût de la vie étudiante a augmenté considérablement en cette rentrée 2022 avec de 6,47% de hausse par rapport à la rentrée 2021 selon l’Union nationale des étudiants de France, en grande partie à cause de l’inflation.
« Je ne peux pas laisser croire que le gouvernement vous a attendu pour agir (…). Dès le mois de juillet, nous avons mis 300 millions d’euros de mesures d’urgence pour cette rentrée », lui a répondu Sylvie Retailleau.
La ministre a également annoncé ces derniers jours « une concertation nationale et territoriale sur la vie étudiante pour voir quel est le meilleur modèle pour répondre à la précarité étudiante ». Les étudiants en situation de précarité également pourront prétendre à un repas à un euro jusqu’à Noël même s’ils ne sont pas boursiers, a-t-elle encore rappelé.
« Être étudiant, c’est être pauvre »
Pas de quoi convaincre Louis Boyard qui a fait ses premières armes politiques dans le militantisme étudiant et qui a fait de la précarité étudiante son combat.
« Vos mensonges sont contredits par les files d’attente qui s’allongent lors des distributions alimentaires car aujourd’hui, être étudiant, c’est être pauvre », a avancé le parlementaire insoumis, évoquant la présence dans l’hémicycle de Maëlle, cette étudiante qui avait posté une vidéo d’elle en pleurs, disant vivre avec « 100 euros de bourse par mois » début novembre.
La ministre Sylvie Retailleau lui avait répondu, l’encourageant notamment à « se rapprocher du Crous pour solliciter une aide d’urgence ». La France insoumise présentera le 24 novembre prochain une proposition de loi pour défendre une allocation d’autonomie des étudiants.