Le RN lance son « école des cadres » pour devenir un « parti de masse »

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En créant une « école des cadres », le Rassemblement national de Marine Le Pen entend former ses militants et mieux définir son corpus idéologique afin de devenir le « parti de masse » du « bloc populaire ». Chantre du « ni droite, ni gauche », le RN entend par ailleurs poursuivre son discours sur « le lien consubstantiel entre les catégories populaires et la nation », relève Jérôme Sainte-Marie, qui a théorisé l’opposition entre « bloc populaire » et « bloc élitaire », une dichotomie assumée par Marine Le Pen.

En créant une « école des cadres », le Rassemblement national de Marine Le Pen entend former ses militants et mieux définir son corpus idéologique afin de devenir le « parti de masse » du « bloc populaire ».

Mardi, après plusieurs mois de retard, la formation doit être officiellement lancée à Paris, portée par le sondeur Jérôme Sainte-Marie.

L’initiative se veut surtout l’acte fondateur de la nouvelle présidence de Jordan Bardella, élu à la tête du RN en novembre, ainsi qu’une énième étape de normalisation de l’ex-FN.

« Aujourd’hui, l’obstacle, ça n’est pas la dédiabolisation: c’est la crédibilité », relève un cadre.

Après les 42% recueillis par Marine Le Pen au second tour de la présidentielle et 88 députés RN élus deux mois plus tard, la formation d’extrême droite est devenu « un parti très fort », note un proche de la direction.

« Tout le monde a pris conscience que la véritable alternance, c’est le Rassemblement National. Après Emmanuel Macron, ce sera nous », a encore voulu convaincre, lundi, la fille de Jean-Marie Le Pen.

« Mais il demeure des faiblesses structurelles », tempère un cadre: « nous sommes attaqué sans cesse par la classe dominante sans avoir forcément les armes pour y répondre: on l’a encore vu dans l’entre-deux-tours de la présidentielle l’année dernière ».

L' »école des cadres » entend ainsi se déployer à tous les niveaux: pour les adhérents du RN, des conférences vidéos sur l’évolution électorale du parti sont notamment prévues.

Il s’agira à la fois d' »une remise à niveau et d’un partage de culture générale commune », résume l’un des initiateurs de la formation. Il y voit l’une des conditions pour que le RN puisse « devenir un parti de masse » et « offrir une rétribution symbolique du militantisme ».

Modèle assumé: le Parti communiste des années 50 et 60, « qui a promu une élite ouvrière avec des cadres qui ressemblaient aux militants », explique un responsable du RN.

– « Position de surplomb » –

L’objectif est surtout de faire émerger une « élite » au sein du RN, « avec une sélection des militants et la mise en place de véritables promotions », développe un autre artisan de « l’école ».

Après les législatives, Marine Le Pen s’était félicitée de disposer d’élus qui pouvaient être mis en avant pour donner un avant-goût de ce que serait un gouvernement RN.

« Il faudra que les gens soient rassurés par des équipes, ce qui nous a pour l’instant manqué », appuie un lepéniste, la formation devant par exemple permettre de s’initier à la gestion des finances publiques ou d’approfondir différentes notions « de manière à être en position de surplomb par rapport à nos interlocuteurs ».

Au-delà, c’est le corpus idéologique du RN qui doit être mieux défini: « Nous avons une cohérence globale mais elle a besoin d’être davantage explicitée », reconnaît un proche de Marine Le Pen, constatant « un besoin idéologique dans la population et notamment dans la jeunesse ».

Chantre du « ni droite, ni gauche », le RN entend par ailleurs poursuivre son discours sur « le lien consubstantiel entre les catégories populaires et la nation », relève Jérôme Sainte-Marie, qui a théorisé l’opposition entre « bloc populaire » et « bloc élitaire », une dichotomie assumée par Marine Le Pen.

« Au fond, c’est la croyance dans la forme +parti politique+, et la volonté que le RN soit vraiment un parti de masse, parce qu’il en a davantage besoin que les autres », avait encore développé Jérôme Sainte-Marie lors des universités d’été du parti dans l’Hérault en septembre dernier.

En ligne de mire: les municipales de 2026, un scrutin sur lequel le parti d’extrême droite a jusqu’alors enregistré des contre-performances. « Nous devrons présenter des gens formés qui donnent confiance », réclame un élu. « Sans un maillage dans les communes, une victoire en 2027 semble illusoire ».

pab/sde/cbn

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