« La finition nous perturbe depuis Dortmund » : pourquoi l’attaque du PSG déraille en Ligue des champions

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Sport Parc des princes (Paris XVIe), le 22 octobre 2024 3e journée de la Ligue des champions Psg - PSV Eindhoven Photo LP / Fred Dugit

Avec 26 tirs mais un but, les hommes de Luis Enrique ont encore manqué de nombreuses occasions face à Eindhoven et concédé un match nul largement évitable. Un mal récurrent qui s’étire depuis plusieurs mois quand arrivent les grands rendez-vous européens.

Paris a deux visages. Entre la Ligue des champions et la Ligue 1, le contraste est saisissant. Alors que le champion de France carbure dans ses tâches domestiques avec 17 buts en 8 rencontres et notamment un dernier succès toute en efficacité contre Strasbourg (4-2, samedi dernier), il pêche dans le dernier geste quand arrivent les soirs d’Europe. Mardi pour la réception du PSV Eindhoven (1-1), les hommes de Luis Enrique ont prolongé ce triste état des lieux en tirant à 26 reprises au but (8 frappes cadrées et 2,43 expected goals) et en se procurant de nombreuses opportunités de marquer.

Ousmane Dembélé s’est retrouvé deux fois seul en position de conclure et a trouvé la barre transversale (19e), avant d’envoyer sa demi-volée au-dessus du but de l’ancien Niçois Walter Benitez (30e). L’ancien Barcelonais n’était pas seul a manqué de réalisme. Avant lui, Bradley Barcola, qui n’a pas la même dynamique qu’en championnat, avait raté de peu le cadre dans une position qu’il affectionne pourtant particulièrement (11e, 27e), quand Kang-in Lee voyait sa frappe, seul à l’entrée de la surface (44e). En seconde période, c’est une frappe lointaine, mal appréciée par le gardien argentin et qui passait entre ses jambes, que Hakimi égalisait (55e).

416 minutes sans but d’un Parisien

Et de cet événement heureux ressort un chiffre pourtant inquiétant. Il fallait remonter au quart de finale retour contre Barcelone pour voir un Parisien marquer un but, en la personne de Kylian Mbappé (4-1, le 16 avril), puisque le succès face à Gérone (1-0) a été obtenu grâce à un but contre son camp. Soit une disette de 92 tirs et 416 minutes hors temps additionnel entre ces deux dernières réalisations parisiennes.

« On a réussi à se créer les occasions qu’on n’avait pas eues à Arsenal, mais il a manqué la finition qui nous perturbe depuis le match de Dortmund, déjà. Il va falloir travailler. Il nous manque un peu de calme devant le but, ce n’est pas facile mais on doit avoir cette lucidité, lâchait Marquinhos avec un brun d’amertume et de frustration dans la zone mixte du Parc des Princes. On a eu du bon volume et si on arrive à concrétiser les occasions, ça peut tout changer. Ce sont des grands détails qui changent la physionomie d’un match de Ligue des champions. Il fallait ramener les trois points ce soir. »


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Le constat va irrémédiablement relancer le débat autour du non-remplacement de Kylian Mbappé et ses 44 buts la saison passée, dont 8 en C1. Et c’est au capitaine de l’équipe de France a fait allusion, lorsqu’il s’est exprimé après la rencontre au micro de Canal +. « Si on prend les statistiques on a plus de buts que l’année dernière alors qu’on avait un grand numéro 9. Les gens se focalisent dessus, mais on a une autre idée de jeu, les caractéristiques ont changé. Mais c’est important de concrétiser, on a des grands joueurs qui peuvent marquer. »

« On manque de calme devant le but »

Outre lors le départ de l’ex-numéro 7 parisien, comment expliquer que ce PSG ne concrétise pas les nombreuses opportunités qu’il se procure ? Contre Gérone, lors de la première journée de C1, il avait déjà tiré à 26 fois au but avec trois occasions nettes et un montant trouvé. Interrogé sur le sujet en conférence de presse, Luis Enrique a surtout évoqué un manque de chance et voulait retenir la capacité des siens à créer le danger, esquivant les questions sur l’absence d’un vrai numéro 9 dans son effectif et défendant la titularisation dans un rôle qui n’est pas le sien.

« Bien entendu nous nous sommes procuré beaucoup plus d’occasions que le PSV. Nous méritions de gagner ce match. Nous n’arrivons pas à cadrer le geste décisif. Le PSG est sans aucun doute l’une des attaques d’Europe qui se crée le plus d’occasions en championnat et en Ligue des champions. C’est ce que je valorise dans mon équipe, préférait retenir le technicien espagnol. À partir de là, la chance doit être de ton côté pour conclure. Mais notre équipe a la caractéristique d’avoir des occasions. On passe par des moments difficiles. On peut s’améliorer, c’est notre objectif, mais je n’ai aucune critique à faire, même si nous n’avons marqué qu’un but. »

Comme son entraîneur, Achraf Hakimi voyait lui aussi de la malchance et un simple manque de réussite. « C’est un match bizarre. On a tout fait pour gagner ce match, mais ça ne voulait pas rentrer. Je suis content pour le but, mais triste pour les 3 points. On domine pratiquement tous nos matchs. Aujourd’hui, on pouvait en marquer 3 ou 4. J’espère que dimanche ça rentrera (contre Marseille). »

Après la rencontre, le seul à avoir tenté de trouver une solution était Marquinhos, qui évoquait un « manque de calme devant le but. Ce n’est pas facile mais on doit avoir cette lucidité. On a eu du bon volume et si on arrive à concrétiser les occasions, ça peut tout changer. Ce sont des grands détails qui changent la physionomie d’un match. » Et alors des rencontres contre l’Atlético Madrid, le Bayern Munich et Manchester City se profilent, cela aurait pu changer ce début de campagne européenne.

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