Elles sont rouges et ont la forme de deux bonnets phrygiens. Les mascottes des Jeux olympiques et paralympiques ont été dévoilées par le comité d’organisation de Paris 2024. Dénommées « Phryges », elles sont un symbole républicain pur jus pour incarner la peluche emblème de l’édition olympique française. Ces petites peluches seront toutefois fabriquées en Chine pour la quasi-totalité, « comme la très grande majorité des peluches vendues en France », se défendent les organisateurs.
La « Phryge » des Jeux olympiques est chaussée de baskets. La mascotte se décline aussi en version paralympique, avec une des deux jambes constituée d’une lame, prothèse caractéristique de certains athlètes paralympiques. Ses yeux sont bleus et de l’un deux partent deux rubans aux couleurs du drapeau français façon cocarde. « C’est un jour spécial pour Paris 2024, c’est toujours un temps fort de la vie d’un comité olympique et paralympique », a affirmé le président du comité d’organisation, Tony Estanguet. Le bonnet phrygien est « connu dans le monde entier et est présent dans l’art, dans les mairies, sur les timbres », a-t-il ajouté.
Ces peluches arriveront cette semaine dans la boutique officielle des produits dérivés qui ouvre ses portes ce lundi 14 novembre, dans le quartier des Halles, à Paris.
Non pas un animal, « mais un idéal »
D’après les chiffres donnés par le comité d’organisation, 65 % des mascottes sont des figures animales et quand c’est le cas, ce sont majoritairement des ours. Mais point d’animal cette fois donc, comme le panda qui a fait un tabac aux derniers JO d’hiver de Pékin. « On a eu envie de se démarquer et de ne pas choisir un animal, mais un idéal », a souligné Tony Estanguet.
En choisissant le bonnet phrygien qui coiffe Marianne, le comité d’organisation a une nouvelle fois enfourché la rhétorique républicaine et révolutionnaire, comme il l’avait fait pour le tracé du marathon qui emprunte le trajet de la marche des femmes du 5 octobre 1789. « On veut que ces mascottes incarnent l’esprit français », explique le comité d’organisation. Ces derniers mois, les organisateurs ont expliqué qu’ils avaient consulté des historiens pour le « récit qu’ils construisent » autour des JO, également en vue de la cérémonie d’ouverture inédite sur la Seine sur laquelle le comité mise beaucoup.
C’est ainsi qu’on peut voir défiler à toute vitesse dans leur dernier clip, sur le slogan des JO, (« Ouvrons grand les Jeux ») l’histoire du XXe siècle cette fois-ci : Simone Veil à la tribune de l’Assemblée ou encore aussi des étudiants lançant des pavés en Mai 68, images glissées entre deux exploits sportifs.
20 à 25 % des revenus des produits sous licence
Le marché a été confié aux entreprises françaises Gispy et Doudou et Compagnie qui se le partagent respectivement à 60 % et 40 %. Doudou et Compagnie prévoit de produire 15 % de son quota dans son usine à Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) qui s’agrandira pour l’occasion. Pour cette partie de la production française, le rembourrage, l’assemblage et la couture seront réalisés en Bretagne, mais les matières premières et les préparations des pièces détachées en Chine.
Aucun chiffre n’a été donné concernant le volume de mascottes produites, si ce n’est qu’elles doivent représenter financièrement « entre 20 et 25 % » des revenus des produits sous licence dont elles seront l’élément phare. Au total, les revenus dits de « merchandising » sont censés rapporter 127 millions d’euros, selon les chiffres du budget 2021 du comité d’organisation (CoJo). Une révision budgétaire doit intervenir d’ici fin décembre pour trouver des économies alors que le budget global du CoJo est touché par l’inflation. Outre la boutique en ligne officielle et celle des Halles, les mascottes seront vendues chez Carrefour qui est un des sponsors des JO, mais aussi dans les magasins de jouets spécialisés.