Ce lundi 7 octobre, Soane C. a été reconnu coupable d’avoir blessé sa compagne à coups de marteau et de couteau, en août 2021, à Beauvais. La cour d’assises de l’Oise l’a condamné à huit ans de prison ferme.
La tentative de féminicide perpétrée par Soane C., un Beauvaisien de 36 ans, sur sa compagne a débouché sur une condamnation à huit ans de prison ferme assortie de six années de suivi sociojudiciaire qui débuteront à l’issue de sa peine. Ce lundi, la cour d’assises de l’Oise a rendu son verdict en début de soirée et déclaré Soane C. coupable de « tentative de meurtre sur conjoint ». Dans la nuit du 24 au 25 août 2021, il avait blessé grièvement sa compagne à coups de marteau puis de couteau.
Atteint de schizophrénie depuis l’âge de 16 ans, Soane C. avait rencontré la victime au Centre hospitalier isarien (CHI) de Clermont, spécialisé en psychiatrie, en 2016. Ce lundi, il est revenu sur les faits. « Elle venait chez moi de temps en temps, confie-t-il. J’étais content d’avoir une copine, je voulais avoir une relation d’amour, mais ça ne marchait jamais. » Ce soir-là, Soane C. avoue avoir été « agacé » par l’attitude de sa compagne, tout en assurant qu’il « ne voulait pas faire d’histoire ».
« J’ai appelé la police tout de suite »
« J’étais frustré de ne pas avoir de libido, c’est ça qui m’a poussé à la frapper, explique-t-il. J’étais désespéré. » Soane C. se rend alors dans sa salle de bains et prend « le marteau rangé dans une boite en carton ». « Je lui ai donné les deux coups le plus doucement possible, tente-t-il de se défendre. Je voulais lui faire peur, c’est tout. »
Mais il prend le temps de se laver les mains, « parce qu’il y avait du sang », avant d’aller chercher un couteau pour frapper à nouveau sa compagne. « J’ai mis les coups mais j’ai appelé la police tout de suite, raconte l’accusé. Je lui ai dit T’inquiète pas, on va t’aider. Je ne suis pas un monstre, je ne voulais tuer personne. »
« Je veux faire ma peine de prison »
Soane C. déclare aujourd’hui « assumer ses actes » et « regretter d’avoir fait du mal » à sa compagne. « Je ne serai plus violent, promet-il. Je prends mon traitement. Je ne veux plus de copine, c’est fini. L’alcool aussi, c’est fini. Je veux faire ma peine de prison, montrer que je suis un gentil et aller dans une maison relais où je pourrai avoir un suivi psychologique et psychiatrique. »
Néanmoins, pour l’avocat général, « l’intention de tuer a sans nul doute existé » et la culpabilité de l’accusé est avérée. Il avait pour ainsi requis « dix ans de prison ferme avec dix ans de suivi sociojudiciaire ».
« Le cas de mon client relève avant tout de la psychiatrie, a défendu de son côté Me Emmanuelle Grevot, avocate de Soane C. Il ne raisonne pas comme nous, il est malade avec un passage à l’acte pulsionnel en lien avec sa maladie. » À l’issue du procès, l’avocate s’est déclarée « satisfaite du verdict ». « L’altération du discernement a été retenue et la peine est juste et adaptée à la personnalité de mon client », a-t-elle conclu.