À 18 mois de l’évènement planétaire, les aménagements permettant de se rendre à vélo sur les principaux sites sont quasi inexistants, selon un classement dressé par le collectif vélo IDF. Mais le comité d’organisation des Jeux rappelle que plusieurs chantiers majeurs sont en cours, notamment en Seine-Saint-Denis.
Le vélo, grand oublié du plan de transports des JO 2024 ? C’est en tout cas le constat sans appel dressé par la quarantaine d’associations de cyclistes réunies au sein du collectif vélo IDF. A moins de deux ans des épreuves olympiques et paralympiques, qui se dérouleront dans le Grand Paris en juillet et août 2024, « 90 % des sites ne sont pas encore accessibles à vélo », alerte le collectif.
Avant d’en arriver à cette conclusion, les bénévoles ont dressé un diagnostic précis de chaque site. Continuité des pistes cyclables, capacité en arceaux de stationnement et disponibilité de vélos en location (Vélib’ et autres) : sur les douze lieux analysés, aucun ne réunit aujourd’hui les conditions pour un accès massif à vélo.
Le Stade de France et le parc des expos de Villepinte inaccessibles
« Le manque d’infrastructures cyclables et les nombreuses coupures dans le réseau vélo rendent l’accès aux sites compliqué, voire parfois impossible, pointe le collectif. La moitié des sites sont difficiles d’accès à vélo faute d’itinéraires cyclables continus et sécurisés. Si les sites parisiens se démarquent grâce à l’existence de plusieurs pistes cyclables de qualité, des lieux emblématiques comme le stade de France restent difficiles d’accès malgré leur proximité avec la capitale. Le parc des expositions Paris Nord Villepinte, où auront lieu les épreuves de boxe, escrime, pentathlon moderne et volley-ball assis, est tout simplement inaccessible à vélo ».
Encore plus étonnant : le Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui hébergera les épreuves de cyclisme et de BMX, ne propose actuellement que… 40 places de stationnement vélo. Le même nombre minuscule que le Stade de France et ses 80 000 places assises.
Vélib’et les opérateurs en free floating dans le brouillard
Environ 10 millions de déplacements supplémentaires sont prévus en région parisienne lors de la quinzaine olympique. Pour les visiteurs étrangers, l’accès à des vélos en location est aujourd’hui des plus limités. A titre d’exemple : 168 Vélib’ seulement sont disponibles autour de l’Arena Bercy (Paris, XIIe), qui accueillera 15 000 spectateurs. « Sans déploiement de nouvelles solutions de vélos en location, les spectateurs n’auront pas le choix du vélo comme alternative aux transports en commun alors qu’il peut être un levier important de désaturation », souligne l’association.
Récemment dans nos colonnes, le patron de Smovengo, l’opérateur de Vélib’, tirait la sonnette d’alarme. Sans commande massive de 10 000 vélos approuvée par les élus d’ici le 15 décembre, le service métropolitain risque d’être incapable de faire face à la demande lors de l’événement. Les élus des 60 communes adhérentes du Syndicat Vélib’ Autolib’ Métropole n’ont pas encore précisé leurs ambitions pour les JO.
Les membres du collectif proposent plusieurs solutions à étudier en urgence. Il faut « résorber les principales coupures du réseau cyclable, prévoir du stationnement vélo en masse (comme le fait le PSG lors des matchs au Parc des Princes) et développer les services de location de vélos, en plus de Vélib’ », préconise-t-elle.
Les trottinettes et vélos électriques de véhicules en libre-service (Lime, Tier et Dott) pourraient enrichir l’offre disponible… A moins que la Ville de Paris décide de mettre un terme à leur activité, en ne renouvelant pas leur contrat, qui expire en février 2023.
Des aménagements en cours en Seine-Saint-Denis
De son côté, le comité d’organisation des Jeux rappelle que plusieurs aménagements cyclables d’envergure sont en cours de construction, notamment en Seine-Saint-Denis. Dans ce département, les berges du canal Saint-Denis sont en travaux pour offrir une continuité cyclable jusqu’au pied du Stade de France. Plusieurs passerelles sortent de terre pour faciliter les déplacements vers ce site. Ces ouvrages, dont le coût est chiffré à plusieurs millions d’euros, sont cofinancés par la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo).
Deux ponts cyclables sont attendus de part et d’autre du Stade de France. Ils relieront l’enceinte, pour l’une, au futur centre aquatique olympique et pour l’autre, au quartier du Franc-Moisin. Une passerelle au-dessus de l’autoroute A1 permettra de relier Le Bourget, Dugny et La Courneuve. Sans oublier le pont qui connectera les deux parties du village olympique, entre Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis, où seuls les piétons, vélos, trottinettes et bus de la RATP pourront circuler.
« Tout n’est pas parfait, mais sans les JO, nous n’aurions pas pu construire ces ouvrages majeurs », relève Christophe Piercy, élu (PS) délégué à la ville cyclable à Saint-Denis. En revanche, selon lui, « le compte n’y est pas » pour ce qui est des parkings vélo. « Environ 500 places de stationnement sont en projet près du stade, sous l’A86 et près de la Porte de Paris. Mais c’est insuffisant. Des centaines de places pour voitures sous le Stade sont inoccupées, elles pourraient facilement être recyclées pour le vélo », juge Christophe Piercy.
L’exemple du Grand Prix de Formule 1 des Pays Bas
Face aux sceptiques qui doutent que le vélo puisse être un mode de déplacement adapté lors des grands événements, les associations citent, une fois de plus, l’exemple des Pays Bas. En septembre, pas moins de 50 000 personnes ont pu se rendre à vélo sur le Grand Prix de Formule 1 de Zandvoort. D’immenses parkings surveillés avaient été aménagés, avec des voies cyclables séparées des cheminements piétons.
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Les JO de Paris, qui ont mis le respect de l’environnement au cœur de leur candidature, pourraient s’en inspirer. « Ces Jeux olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont pour ambition de laisser un héritage fort aux Franciliens. Assurer des Jeux cyclables, c’est offrir aux Franciliens la possibilité de se déplacer à vélo de manière sécurisée au lendemain des Jeux. Il est urgent d’agir dès maintenant », insiste le collectif.