Ce dimanche à San Siro, face à la Nazionale, les Bleus de Didier Deschamps ont réussi à s’imposer grâce à trois coups de pied arrêtés de Lucas Digne et deux têtes d’Adrien Rabiot dans un match fou. Ils achèvent la phase de poules en tête avant les quarts de finale de la Ligue des nations.
Bidons le jeudi, méconnaissables le dimanche et premiers de la poule le lundi matin. Ainsi vont les Bleus de Didier Deschamps, changeant de couleurs et d’humeurs tels des caméléons cyclothymiques, oubliant leur football face à Israël (0-0) pour doubler sur la ligne d’arrivée l’Italie dans le groupe 2 de la Ligue des nations, leur infligeant à San Siro la même défaite au goût d’humiliation subie début septembre au Parc des Princes (3-1).
On dirait qu’avec eux, la vengeance est un plat qui se mange froid le soir où Didier Deschamps, une nouvelle fois tranquille pendant presque quatre mois de trêve, a bénéficié d’un improbable ticket Digne-Rabiot pour remettre les siens en pleine lumière. Ils redeviennent un quart de finaliste qui recevra au match retour en mars et sera craint à nouveau.
Lucas Digne dans tous les bons coups
Avec les Bleus, le caractère imprévisible du football vit en réalité augmentée. Incapables de tromper Israël, de trouver une faille dans une défense regroupée à onze derrière le ballon, ils ont réussi à conclure une première période avec un avantage, un 2-1 surgi sur leurs deux frappes cadrées, consolidé après la pause par les mêmes hommes, l’infernal duo Lucas Digne – Adrien Rabiot.
Consécutifs à deux coups de pied arrêtés ― un corner et un coup franc direct sublime de Lucas Digne trouvant la barre puis le dos de Guglielmo Vicario ―, ces buts n’ont ni traduit une domination territoriale ni technique mais les hommes de Didier Deschamps en ont fait mille fois plus contre l’Italie que devant Israël trois jours plus tôt dans le bunker du stade de France.
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Si l’attaque a une nouvelle fois souffert de son manque d’automatismes et/ou de combinaisons, si la créativité a encore manqué dans les trente derniers mètres, ils ont été au rendez-vous mentalement et athlétiquement. Sur le premier aspect, cela s’est vu dès les premières prises de balle, la volonté de répondre présents, de ne pas céder de terrain à la Nazionale. Physiquement, ils ont également donné la leçon aux hôtes avec un gros impact au milieu mis par un Manu Koné qui après quelques sélections montre déjà plus qu’Eduardo Camavinga ou Warren Zaïre-Emery, deux concurrents du cœur du jeu dans un registre différent.
Une solidité défensive retrouvée
Sans renverser la table ou repousser les montagnes, les Bleus ont plu par cette indéniable et palpable envie, une solidarité défensive retrouvée malgré quelques oublis dont le but d’Andrea Cambiaso (1-2, 35e) et cette légèreté dans les percussions offensives. Déchargés du ballon, ils ont joué sur la profondeur et les transitions rapides, un domaine où ils demeurent sans équivalents grâce à la puissance et la rapidité de leurs attaquants.
Sans briller dans l’utilisation, Marcus Thuram a souvent ressemblé à un bulldozer capable de dynamiter la défense italienne alors que Randal Kolo Muani, un peu plus inspiré que le buteur de l’Inter, a aussi créé du désordre derrière. Même si encore une fois, ils ont tout inscrit sur phases arrêtées, avec un Lucas Digne impliqué dans les trois buts comme s’il s’était soudainement transformé en Antoine Griezmann ou Kylian Mbappé, les derniers habitués en sélection à s’occuper de tout.
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Les Bleus n’ont peut-être pas, une nouvelle fois, épaté dans le jeu mais ils achèvent l’année en rappelant qu’ils gardent des attitudes et des joueurs de très haut niveau, ponctuels dans les grands rendez-vous et capables de rebond (notamment mentalement), qu’ils font bloc derrière leur sélectionneur et qu’il faudra encore compter sur eux encore un peu en 2025. Chouette, ils nous ont réconcilié pour la suite.