Alors que la campagne démarre ce jeudi 13 avril, quelques nouveautés ont été actées dans la loi de finances et entrent en vigueur cette année. L’objectif de la plupart d’entre elles : contenir la perte de pouvoir d’achat des Français qui travaillent.
Le top départ est donné. À partir de ce jeudi 13 avril, les 39 millions de foyers fiscaux peuvent commencer à déclarer leurs revenus de 2022 sur le site des impôts. Pour nombre d’entre eux, les informations seront déjà indiquées dans les cases du document officiel (la déclaration automatique), comme c’est le cas depuis 2020.
Les déclarations papier préremplies seront envoyées par courrier du 6 au 25 avril. Attention toutefois aux changements de situation, aux erreurs éventuelles et aux nouveautés qui peuvent vous concerner. Voici les principales modifications apportées cette année lors de la loi de finances pour 2023 qui peuvent avoir des conséquences sur le formulaire que vous devrez valider.
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Tout d’abord, sachez que les tranches du barème de l’impôt sur le revenu ont été revalorisées de 5,4 % pour contenir les effets de l’inflation sur le niveau d’imposition des Français. Certains ménages devraient sortir gagnants de cette nouveauté, alors que les prix à la consommation ont encore augmenté de 5,6 % sur un an en mars, selon l’Insee. Ainsi, par exemple, le premier barème est relevé à 10 777 euros, contre 10 225 euros auparavant. Sous ce montant de revenus nets, les particuliers ne payent pas d’impôt.
Des exonérations en faveur du pouvoir d’achat
D’autres avantages fiscaux ont été actés dans la loi de finances pour accompagner, dans cette période de turbulences, les contribuables qui travaillent. Le plafond annuel des heures supplémentaires ou complémentaires exonérées est ainsi porté de 5 000 euros à 7 500 euros. De même, la monétisation des jours de repos ou de RTT entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025 est exemptée dans la limite commune de 7 500 euros avec les heures supplémentaires et complémentaires exonérées.
Mais ce n’est pas tout. Les pourboires perçus en 2022 et 2023 sont exonérés d’impôt sur le revenu ainsi que de cotisations et contributions sociales. Seuls les salariés qui perçoivent moins de 1,6 smic peuvent bénéficier de cette nouvelle mesure, censée rendre plus attractifs les métiers — toujours en tension — de l’hôtellerie et de la restauration. Déclaraient-ils réellement, jusqu’ici, ces pourboires ? Pas forcément, du moins à titre individuel. Mais les gratifications reversées par l’employeur à ses salariés en contact avec la clientèle sont également prises en compte.
Des coups de pouce inédits pour les automobilistes qui travaillent
Avec la hausse du prix des carburants, le pouvoir d’achat des actifs qui prennent leur véhicule pour aller travailler est fortement grignoté. Deux gestes fiscaux entrent donc en vigueur cette année pour équilibrer (un peu) les comptes des ménages alors que l’aide globale à la pompe a été remplacée par une indemnité carburant de 100 euros pour les plus modestes.
Seuls les contribuables qui optent pour les frais réels dans leur déclaration de revenus sont concernés par ces deux nouveautés. La première : ceux qui font du covoiturage pour se rendre sur leur lieu de travail peuvent désormais déduire ces dépenses professionnelles de leurs frais réels. Le deuxième coup de pouce a été publié le 7 avril au Journal officiel : pour les salariés qui utilisent le barème kilométrique pour évaluer leurs déplacements professionnels, l’indemnité est revalorisée de 5,4 % cette année.
Des réductions et crédits d’impôts prorogés ou revalorisés
Plusieurs réductions d’impôts (comme le « Malraux », au titre des dépenses de restauration d’immeubles situés dans les quartiers anciens dégradés, ou le dispositif pour les investissements outre-mer) sont prorogées d’un an minimum.
Le crédit d’impôt pour les contribuables qui décident d’installer une borne de recharge de véhicules électriques est également prolongé jusqu’à fin 2025. Bonne nouvelle pour les parents qui font garder leur enfant de moins de 6 ans et bénéficient déjà d’un crédit d’impôt : le plafond de cet avantage fiscal est relevé de 2 300 euros à 3 500 euros par bambin.
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Attention enfin : si vous utilisez un crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile (assistante maternelle, femme de ménage, jardinier…), d’une association agréée ou d’un organisme habilité ou conventionné, vous devez pour la première fois cette année préciser dans votre déclaration de revenus la nature des services au titre desquels vos dépenses ont été engagées.
Au total, 26 services donnent droit à cette ristourne fiscale qui prend en charge 50 % des dépenses, avec un plafond jusqu’à 12 000 euros pour la plupart d’entre eux. L’objectif affiché de cette nouvelle obligation déclarative est d’y voir plus clair dans ce maquis. Et, pourquoi pas à l’avenir, de couper dans certains crédits d’impôts, jugés trop chers au regard de leur intérêt.