Parmi les 340 personnes arrêtées entre le 28 juin et le 4 juillet, 39 sont mineures. Si la justice a privilégié les procédures rapides, avec des comparutions immédiates, des enquêtes nécessitant de plus longues investigations sont en cours.
Depuis la première nuit d’émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué à Nanterre le 27 juin sous les balles d’un policier, le tribunal judiciaire de Nanterre est en suractivité. Certes, le rythme des gardes à vue dans les commissariats et défèrements au parquet s’est ralenti depuis le début de cette semaine, mais ce mardi, sept personnes ont encore été présentées à un magistrat du parquet et deux renvoyées devant le tribunal correctionnel pour y être jugées en comparution immédiate.
En tout, depuis le début de la crise, 340 personnes ont été placées en garde à vue dans les Hauts-de-Seine. Plus de la moitié d’entre elles (156) ont été présentées à un magistrat du parquet à l’issue de ces gardes à vue, et elles sont 57 à avoir été renvoyées en comparution immédiate.
Avec un pic en fin de semaine dernière, qui a mobilité le staff de la magistrature, au parquet comme au siège, vendredi et durant tout le week-end. Dans l’histoire du tribunal de Nanterre, c’est d’ailleurs la première fois que des comparutions immédiates ont eu lieu un dimanche.
Des dossiers jugés plus tard
Sur les 57 comparutions immédiates, six ont donné lieu à des renvois, ce qui implique que les intéressés seront jugés ultérieurement. Par ailleurs, pour une soixantaine de personnes poursuivies, le parquet a délivré des convocations pour un procès qui se tiendra dans les mois qui viennent.
S’ils sont majoritairement de jeunes majeurs, ceux que la police a arrêtés lors de ces nuits de chaos sont aussi des adolescents (39 mineurs, soit 11 % des gardés à vue), pour lesquels le juge des enfants a pris des mesures ou sanctions éducatives, ou qui seront jugés par le tribunal pour enfants.
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Les suites judiciaires des émeutes ne sont pas toutes immédiates. Le parquet de Nanterre a ouvert une série d’enquêtes nécessitant des investigations plus approfondies, telles l’exploitation d’images de vidéosurveillance et de traces génétiques.
C’est le cas notamment pour les tags sur le Mémorial de la déportation à Nanterre, les dégradations des locaux de la Direction centrale de la police judiciaire, qui se trouvent dans le quartier où le jeune Nahel est décédé. Il en va de même pour les incendies du tribunal d’instance d’Asnières, celui de l’annexe du tribunal judiciaire à Nanterre et les dégradations de l’immeuble, qui abrite provisoirement les magistrats de Nanterre pendant le chantier du bâtiment principal.
Le drame qui a fait flamber les quartiers, la mort de Nahel, qui avait 17 ans, fait l’objet d’investigations, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour homicide volontaire, confiées à l’Inspection générale de la police nationale.