a-t-il une justice à deux vitesses ? Une pour les stars du rap aux disques d’or, cyberharceleurs, une autre pour le quidam cyberharceleur ? C’est ce que pense en tout cas la défense de Magali Berdah, l’agente de stars de téléréalité, victime présumée de cyberharcèlement de la part du rappeur Booba. Alors que de la prison était requise lundi contre plusieurs prévenus accusés de harcèlement contre l’ex-papesse de l’influence, le rappeur, devant le juge d’instruction qui l’avait convoqué, écopait seulement d’un rappel au contrôle judiciaire qui lui est imposé depuis octobre, dans le cadre de sa mise en examen pour « harcèlement ».
La raison de cette convocation du « duc de Boulogne » chez le juge ? Une violation de son contrôle judiciaire, à travers plusieurs publications en ligne jugées frauduleuses par la défense de Magali Berdah. Ce contrôle judiciaire a été mis en place début octobre, lors de sa mise en examen pour « harcèlement ». Dans les mesures de sûreté, il lui est notamment interdit « de rencontrer et d’entrer en contact de quelque manière que ce soit avec Magali Berdah. Cette interdiction comprend celle de toute publication de nature à générer une notification sur les services en ligne de la plaignante. (…) Ce contact s’entend d’une interaction directe et non d’une simple mention. »
En clair : l’artiste a pour interdiction de s’adresser directement à Magali Berdah sur les réseaux sociaux comme X, où il est hyperactif. Cette mesure lui laisse cependant une marge de manœuvre, ce que déplorent les avocats de Berdah : il peut en effet publier des messages autour de l’affaire l’opposant à l’agente, à partir du moment où il ne la « tague » pas clairement.
« Je ne peux pas vraiment nier »
Cette mesure permet donc au rappeur de continuer de s’exprimer plus généralement sur le dossier qui l’oppose, depuis désormais plus d’un an, à ceux qu’il appelle les « influvoleurs », multipliant les publications moqueuses et accusatrices contre les stars de téléréalité, ainsi que Magali Berdah, fondatrice de l’agence Shauna Events et cible numéro 1 de ses attaques. Une lutte qui a déclenché, en septembre 2022, le lancement d’une enquête pour pratiques commerciales trompeuses à l’encontre de la société, impliquée, selon Booba et de nombreux internautes, dans des partenariats douteux et des arnaques en ligne.
Malgré son interdiction d’entrer en contact direct avec l’entrepreneuse, Booba a continué de publier des messages frauduleux, selon les avocats David-Olivier Kaminski Antonin Gravelin-Rodriguez et Rachel-Flore Pardo, les conseils de Magali Berdah.
Face à Booba, le juge d’instruction relève notamment deux publications sur Twitter (désormais X), taguant directement Magali Berdah, et la tutoyant. « J’ai arrêté de parler d’elle et c’est elle qui me harcèle maintenant ? ! @MagaliBerdah tu arrêtes de parler de moi immédiatement !!! Merci », disait par exemple « Kopp » sur X le 28 octobre dernier, commentant un extrait vidéo de la chaîne YouTube de l’agente, qui y dénonçait ses agissements.