Les mouches qui piquent constituent une menace pour la santé humaine. Les chercheurs l’ont compris depuis longtemps. Et ils montrent aujourd’hui comment les mouches qui ne piquent pas peuvent être tout aussi dangereuses. Leur arme fatale : le vomi !
Âmes sensibles, s’abstenir ! Ce qui va suivre pourrait bien vous retourner l’estomac. Parce que, même si le vomi de mouche reste microscopique, il peut se retrouver sur un aliment que vous allez manger. Et ça, au-delà de l’aspect immédiatement peu ragoûtant de l’idée, ce n’est vraiment pas le mieux qui puisse arriver, à en croire les travaux de chercheurs de l’université du Massachusetts, à Amherst (États-Unis). Le risque pour notre santé serait bien plus grand que celui — déjà important — représenté par les mouches piqueuses qui propagent des maladies en transportant de l’un à l’autre, un sang infecté.
Imaginez une mouche. De celles qui tournent autour de votre table, surtout l’été. Imaginez-là en extérieur. Sa principale occupation, c’est de trouver de quoi se nourrir. Sur des animaux morts en bord de route, sur des déchets en décomposition ou dans les égouts. La mouche stocke tout ce qu’elle trouve. Dans un jabot dans lequel il y a très peu d’enzymes ou d’agents antimicrobiens. De quoi en faire une zone de stockage également pour toutes sortes d’agents pathogènes.
Patient bizarre : elle attrape des vers parasites dans l’œil après avoir traversé un nuage de mouches
Un vomi chargé en pathogènes
Il n’y aurait rien d’alarmant si la mouche finissait par consommer tranquillement le contenu de son jabot. Mais cela peut ne pas être tout à fait le cas. Après s’être régalée sur des crottes de chien, par exemple, la mouche aime se débarrasser de l’excédent d’eau en le régurgitant. Vaporisant alors tout ce qui a été en contact avec cette eau. L’ennui, c’est lorsque la régurgitation se fait directement sur le morceau de poulet avec lequel vous vous apprêtez à préparer un sandwich. Le morceau sur lequel, donc, la mouche ne pose pas que ses pattes sales, mais dépose aussi un vomi potentiellement bourré de pathogènes !
Et le pire viendra peut-être du fait que le jabot de mouche est un peu comme un chaudron dans lequel les microbes peuvent développer une résistance. Ainsi, le vomi que vous allez avaler sans vous en apercevoir pourrait même contenir des bactéries résistantes aux traitements conventionnels. Autant de très bonnes raisons pour les chercheurs de continuer à s’intéresser aux mouches qui partagent notre environnement. Vous ne croyez pas ?