L’Arcom a décidé ce mercredi de ne pas renouveler les fréquences de C8 et NRJ12. Ces deux chaînes pourront continuer à émettre sur la TNT jusqu’à début 2025.
Stupeur. C8 et NRJ12 ne sont pas retenues pour la réattribution des fréquences télé, indique l’Arcom ce mercredi. Ces deux chaînes seront remplacées par Ouest-France TV et RéelsTV. CNews, propriété du même groupe Bolloré que C8, conserve pour sa part sa fréquence. « L’Arcom a procédé ce jour à la présélection des chaînes ayant candidaté à une autorisation de diffusion nationale sur les fréquences hertziennes terrestres », détaille le gendarme de l’audiovisuel.
Jusqu’à quand C8 et NRJ12 pourront-ils continuer à émettre sur la TNT ? « Jusqu’au 28 février 2025 », répond l’Arcom. C’est donc à partir de mars 2025 que les deux nouvelles chaînes devraient commencer à émettre sur la TNT.
« C’est dommage, injuste »
Sur X (ex-Twitter), le patron de l’Express Alain Weill indique que « la candidature de l’Express TV n’a pas été retenue ». « C’est RéelsTV de Daniel Kretinsky et OFTV de Ouest France qui auront la chance de lancer de nouvelles chaînes de TNT », a-t-il indiqué, en estimant « injuste que l’un des droits projets présenté par la presse ait été recalé ».
L’Arcom a mené jusqu’à la mi-juillet les auditions des 24 candidats, dont C8, CNews, BFMTV, L’Express, Ouest-France et Daniel Kretinsky. Interrogée sur l’émission « Touche pas à mon poste ! » qui fait régulièrement l’objet de sanctions de la part du régulateur de l’audiovisuel (pour un total record de 7,5 millions d’euros d’amende), la chaîne C8 s’était engagée à diffuser le programme de l’animateur-producteur Cyril Hanouna avec un différé allant jusqu’à 45 minutes.
CNews, également dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré via le groupe Canal +, avait aussi répondu à propos des sanctions reçues. Il y a eu « quelques dérapages » mais « nous cherchons à y remédier », avait alors assuré son directeur général Serge Nedjar. « Nous allons mettre en place une direction du pluralisme », avait ajouté Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal + France, face à des accusations récurrentes de promouvoir des opinions d’extrême droite.
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Alors que des voix, dont celle du député LFI Aurélien Saintoul, rapporteur d’une commission d’enquête parlementaire sur les fréquences TNT, s’étaient élevées contre le renouvellement de CNews et C8, le président du directoire du groupe Canal +, Maxime Saada, avait insisté sur les liens budgétaires entre ses antennes, appelant l’autorité à « conserv (er) l’équilibre actuel » en les renouvelant toutes.
L’audition de BFMTV s’était aussi déroulée dans un climat agité, après son rachat par l’armateur CMA CGM et la publication par Mediapart d’échanges entre son directeur général Marc-Olivier Fogiel – qui va quitter BFMTV – et l’entourage de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des financements libyens de sa campagne présidentielle en 2007.
Ouest-France, l’Express, Le Média…
Trois acteurs de la presse étaient également candidates à une entrée sur la TNT, dont le groupe du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, CMI France, en lice pour un projet intitulé « RéelsTV », L’Express et Ouest-France (pour « L’Express TV » et « OF TV »). « RéelsTV » promet de « restaurer le concept original du débat public », en s’appuyant sur le « savoir-faire » des autres médias de CMI France (Elle, Télé 7 Jours, Franc-Tireur, Ici Paris, France Dimanche…), avec des documentaires, une émission quotidienne d’actualité et des programmes culturels.
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Ouest-France se veut « la chaîne de la vraie vie » et la première antenne nationale généraliste « installée ailleurs qu’à Paris », à Rennes. La webtélé de gauche radicale « Le Média » propose pour sa part de « parler à la France entière » en « gardant une sensibilité de gauche », selon son rédacteur en chef Théophile Kouamouo.