Les huit syndicats ont également demandé au ministre Guillaume Kasbarian « l’abandon total » du « projet de loi relatif à l’efficacité de la fonction publique ».
Les syndicats de la fonction publique ont demandé mardi au ministre Guillaume Kasbarian une réunion rapide sur les salaires, et l’abandon du projet de loi de réforme de la fonction publique lancé par son prédécesseur.
Alors que le gouvernement a annoncé dimanche vouloir économiser 1,2 milliard d’euros en alignant les pratiques d’indemnisation des arrêts maladie du public sur celles du privé, « mesures stigmatisantes qui impacteront les agents les plus fragiles », selon les huit syndicats représentatifs signataires, ils demandent dans une lettre à Guillaume Kasbarian d’inscrire « le plus rapidement possible » à l’agenda une réunion « en (sa) présence » sur les salaires.
« Nos organisations réaffirment l’urgence d’apporter des réponses » à ces revendications salariales, écrivent les responsables de l’UFFA-CFDT, de la CGT Fonction publique, de l’UIAFP-FO, de Solidaires Fonction publique, de la Fédération des Services publics CFE-CGC, de la FA-FP, de la FSU et de l’Unsa Fonction publique.
Elles souhaitent notamment le maintien de la Gipa, indemnité versée aux fonctionnaires dont la rémunération a progressé moins vite que l’inflation, et dont le gouvernement envisage la suppression.
« Abandon total »
Elles veulent aussi « une clarification rapide » des intentions gouvernementales « sur le projet de loi relatif à l’efficacité de la fonction publique », lancé par le prédécesseur de Guillaume Kasbarian, Stanislas Guerini, et gelé par la dissolution.
« Sur la méthode, la demande unanime de nos organisations est claire : nous souhaitons l’abandon total de ce projet » écrivent-elles.
Le texte prévoyait d’accentuer la rémunération au mérite, de faciliter les licenciements ou de supprimer le système historique de catégories (A, B et C) de la fonction publique.
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« L’ambition réformiste est intacte », avait déclaré la semaine dernière Guillaume Kasbarian. Mardi sur RTL, il a dit ne pas souhaiter « jeter à la poubelle » l’idée de supprimer les catégories, et vouloir « continuer à mettre à la concertation » la rémunération au mérite et le licenciement « en cas d’insuffisance ».
Les syndicats « attendent aussi des réponses » sur les droits à la protection sociale des agents, et « entendent que les accords signés soient appliqués ».
« Vous aviez affiché une volonté de dialogue social », rappellent les organisations à leur ministre. Mais « depuis, un agenda social a été imposé sans aucune concertation et, dans le même temps, un certain nombre de décisions lourdes de conséquences (…) semblent déjà actées sans qu’aucune discussion ne soit intervenue ».
Selon elles, « il est nécessaire que vous puissiez (nous) recevoir rapidement afin de relancer un véritable dialogue social ».