Le 76e Festival de Cannes s’est ouvert ce mardi soir avec une cérémonie qui a rassemblé Catherine Deneuve et sa fille, maîtresse de cérémonie parfaite, et a rendu hommage à Michael Douglas.
Un cercle de lumière rouge et Chiara Mastroianni qui entonne, de sa voix grave et veloutée, une chanson italienne de Luigi Tenco, qui fut l’un des amoureux de Dalida… Les premières secondes de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes, ce mardi soir, donnaient la chair de poule. Alors que le visage de sa mère, Catherine Deneuve, irradie l’affiche de cette 76e édition, la comédienne fétiche de Christophe Honoré présentait cette cérémonie d’ouverture, avec une décontraction et une élégance magistrales.
La comédienne a d’abord rappelé que l’événement était né, en 1939 d’une « colère » : « La raison d’être de ce festival était, demeure, l’exaltation de notre liberté (…). Le cinéma ne nous a jamais laissé tomber, à nous de prendre soin de lui pendant ces dix jours. » Avant de conclure cette introduction en lançant : « Que le cinéma nous emporte par sa beauté, sa force et sa joie ! »
Comme pour toutes les cérémonies, le spectacle se jouait aussi dans la salle. Et les caméras n’ont pas raté le geste de Johnny Depp : assis à côté de Maïwenn, qui l’a dirigé dans « Jeanne du Barry », le comédien a saisi la main de la réalisatrice lorsque Chiara Mastroianni a prononcé son nom sur scène.
Après l’entrée du jury, présidé par le Suédois Ruben Östlund, la maîtresse de cérémonie a ensuite appelé l’actrice Uma Thurman pour remettre une Palme d’honneur à Michael Douglas. Très ému, le comédien et producteur de 78 ans a égrené les raisons de sa longévité, évoquant ses cours de comédie, son travail avec son « mentor » Karl Malden pour la série « les Rues de San Francisco » et le modèle qu’a été son père, Kirk. Les larmes aux yeux, il a salué l’« incroyable endurance », la « force » et le « travail acharné admirable » de ce dernier : « Pour le public, c’était une icône, un Superman, mais pour moi, c’était mon père. »
Des mots pour l’Ukraine
Avec humour, Chiara Mastroianni a ensuite accueilli sur scène une autre « icône ». « S’il y a bien un mot qu’elle déteste, c’est celui-là et je la connais bien », a-t-elle glissé avant d’annoncer le nom de Catherine Deneuve. Dans une robe bleue rehaussée de bijoux, la comédienne a lu les mots d’une poétesse ukrainienne : « Je n’ai plus ni bonheur ni liberté, une seule espérance m’est restée, revenir un jour en Ukraine, vivre ou mourir m’importe bien peu… »
Sa fille a repris le micro pour l’inviter, avec Michael Douglas, à déclarer ouvert le 76e Festival de Cannes. Et a clos cette cérémonie par une citation de George Cukor : « Le cinéma, c’est comme l’amour : quand c’est bien c’est formidable, quand c’est pas bien, c’est pas mal quand même. »