Les Bleus sont tombés sur plus forts qu’eux ce mardi soir en demi-finale de l’Euro. Ils étaient unanimes pour reconnaître la supériorité de la Roja.
Décidément, le 9 juillet ne réussit pas à cette équipe de France en terre allemande. Dix-huit ans après avoir échoué en finale de Coupe du monde, non loin de là, au stade olympique de Berlin, les Bleus ont connu ce mardi soir à Munich un nouvel échec, certes moins retentissant et moins cruel, mais forcément un peu frustrant, alors que la possibilité de disputer une finale de l’Euro, un jour de fête nationale trottait dans la tête de tout un peuple français. Les feux d’artifice resteront rangés au fond d’un tiroir et il y a de quoi un peu enrager puisque cette demi-finale contre l’Espagne avait enfin consacré l’attaque des Bleus, buteurs dans le jeu grâce à Randal Kolo Muani, efficace après neuf minutes de jeu.
L’attaquant des Bleus avait avancé la semaine dernière que le déclic viendrait, pour cette équipe, le jour où elle se montrerait enfin efficace devant le but. Les vingt premières minutes, pleines d’envie et d’allant offensivement, étaient sûrement les meilleures depuis le début la compétition de ce point de vue là. Mais, ensuite, la machine bleue s’est enraillée, celle de la Roja a, au contraire, déroulé. De quoi générer de l’agacement dans le camp tricolore.
« On est tous énervés, tristes, c’est un coup derrière la tête, confie Antoine Griezmann. Je pense qu’ils ont été meilleurs que nous. Les regrets sont par rapport aux 20 premières minutes où on a été au-dessus. Ils égalisent sur une frappe lointaine. On savait qu’ils faisaient beaucoup de tirs en dehors de la surface, on savait qu’il (Yamal) était gaucher. Ils marquent une deuxième fois, quatre minutes après et ça nous a fait mal. »
« Ils ont mieux joué que nous »
La défense de l’équipe de France s’était jusqu’ici montrée intraitable face à ses cinq adversaires précédents. Depay, Lewandowski, Lukaku, Ronaldo… Ils avaient tous été éteints par cette muraille bleue que l’on pensait infranchissable. Ce mardi soir, la force collective déployée par ces Espagnols, désormais favoris à la victoire finale, était sûrement un peu trop difficile à contenir pour le milieu de terrain français qui n’a pas évolué à son niveau habituel.
« L’Espagne est une très belle équipe et elle l’a prouvé ce soir, même si on a eu le bonheur d’ouvrir le score. Elle nous a posé des difficultés parce qu’elle a été supérieure dans la maîtrise, reconnaît Didier Deschamps. On a essayé jusqu’au bout, mais l’Espagne était l’équipe qui avait donné la meilleure impression dans ce tournoi et ce soir elle a montré toutes ses qualités. »
Dans les discours prononcés par les différents acteurs de l’équipe de France, personne ne niait d’ailleurs la supériorité de leur adversaire du soir. En la couplant au manque de tranchant offensif et de créativité des Bleus, on se rend compte, finalement, que la marche était finalement un peu trop haute pour les joueurs de Didier Deschamps. « Je ne sais pas s’il a manqué beaucoup de choses ce soir. Mais il nous en a manqué certaines pour aller en finale, concède Kylian Mbappé. Ils ont mieux joué que nous. On ouvre le score, on avait fait le plus dur et inconsciemment on recule, on met moins de panache. Le résultat veut dire qu’on n’a pas fait assez pour aller en finale. »
Des cadres en méforme, un faible rendement offensif…
Le capitaine s’incluait dans cette réflexion, reconnaissant être passé à côté de sa compétition qu’il termine avec une fracture du nez, un petit but sur pénalty et le sentiment de ne pas avoir assez apporté à son équipe. « J’avais l’ambition d’être champion d’Europe et de faire un bon Euro, je n’ai fait ni l’un ni l’autre… C’est une déception. C’est un Euro raté », a-t-il lâché en zone mixte. Si personne ne s’est véritablement attardé pour faire un bilan de cet Euro, cette équipe de France semble en tout cas avoir atteint son plafond de verre ce mardi soir à Munich. Avec des cadres en méforme physique (Griezmann, Mbappé), un milieu moins tranchant et un rendement offensif aussi pauvre, elle pouvait difficilement rêver mieux.
De l’Autriche, le 17 juin, jusqu’à cette demi-finale, elle a rarement fait lever les foules ou emballer ses matchs, produisant un jeu efficace mais trop restrictif, avec seulement quatre buts au compteur (deux c.s.c, un pénalty, un but dans le jeu), qui ne pouvait la conduire à de plus hautes altitudes, le jour où elle serait menée au score. Ce soir est arrivé. Les Bleus peuvent dire adieu à l’Allemagne.