
Plombés par leur défense en première période, en manque d’agressivité et d’efficacité ce jeudi à Split, les Bleus compteront sur le soutien du Stade de France pour remonter deux buts de retard et se hisser au Final Four de la Ligue des nations au mois de juin.
Ils ont pris un bon uppercut, mais ne sont pas encore KO. Logiquement dominés par la Croatie (2-0) en quart de finale aller de Ligue des nations, ce jeudi à Split, les Bleus ont payé cher leurs errements défensifs en première période. Loin du niveau requis, imprécis dans les transmissions et aux abonnés absents sur les deuxièmes ballons, les hommes de Didier Deschamps ont attaqué le match à l’envers pour le plus grand bonheur de leurs adversaires.
Dimanche, pour le retour au Stade de France, ils devront s’imposer par trois buts d’écart pour se qualifier sans passer par l’épreuve des tirs au but. Un challenge difficile mais pas impossible, à condition, cette fois, de mettre tous les ingrédients pour réaliser un match de très haut niveau.
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« On n’est pas abattus, ça se joue sur deux matchs. Il faut être serein, garder la tête haute. Il faudra bien récupérer, des joueurs pourront entrer dans le onze. On y croit, sinon on dépose les crampons et on rentre chez nous, a rappelé Adrien Rabiot sur TF1. Ils ont deux buts d’avance, pas 5 ou 6. On les a mis en difficulté, leur gardien a fait un très bon match. On est sereins. On a envie de montrer la vraie valeur de l’équipe de France. »
Sur le plan défensif, cela ne pourra pas être pire que la copie rendue ce jeudi soir à Split. Il y avait pourtant de la taille et du CV au sein de cette arrière-garde composée de trois quarts de finalistes de Ligue des champions (Koundé, Saliba et Digne) et d’un leader de Premier League (Konaté). Mais les Bleus ont affiché un niveau jeu presque aussi effrayant qu’un vieux film d’horreur américain.
Avec un pénalty concédé dès la 5e minute, une flopée de duels perdus, des relances non maîtrisées, un Koundé dépassé, un Konaté remplacé dès la pause et un Saliba en retard sur trop de situations, seul l’entrant Dayot Upamecano a su se hisser au rayon des satisfactions.
Le Bavarois a remis de l’ordre lors dans la baraque dès son entrée, en seconde période. Ménagé mardi pour une petite douleur à la cheville, il a diffusé de la sérénité en dehors de son carton jaune reçu à un quart d’heure de la fin pour une faute sur Gvardiol. Didier Deschamps aurait tout intérêt à le relancer ce week-end pour solidifier un secteur qui faisait la force de l’équipe de France à l’Euro. « On a eu beaucoup de déchet et on a manqué d’agressivité sur les seconds ballons. Il faut respecter l’adversaire aussi. Ils ont été efficaces sur deux situations », regrettait Matteo Guendouzi en zone mixte.
Dans l’espoir de renverser la vapeur, les Tricolores pourront, au moins, s’appuyer sur ce qu’ils ont fait de bien lors du deuxième acte. D’un coup plus agressifs, plus hauts sur le terrain et plus justes dans leurs passes, ils ont monté le curseur sans jamais parvenir à forcer la décision. Inexistante jusque-là, on a aperçu la connexion Dembélé-Mbappé après l’heure de jeu, les deux potes se trouvant au total à 14 reprises sur la rencontre pour seulement 4 passes échangées avec Kolo Muani. Un chiffre famélique qui pourrait inciter DD à changer l’animation offensive en relançant Bradley Barcola ou Michael Olise par exemple.
« On ne glissera pas comme on l’a fait aujourd’hui »
« Le plus important était de renverser ça sur la deuxième mi-temps ce qui nous laisse de l’espoir. Je ne sais même pas s’ils ont frappé une fois en deuxième période ou même s’ils ont eu des situations. On a la qualité pour renverser le match, il faudra entamer ce retour très fort et enflammer le Stade de France pour qu’il nous pousse », a assuré Guendouzi.
Les sources d’espoir, Randal Kolo Muani dit également les trouver « dans le fait de jouer dimanche à domicile ». « Je sais qu’on est plus à l’aise avec le soutien de nos supporters, poursuit l’attaquant de la Juventus. Et surtout, on jouera sur un autre terrain où on ne glissera pas comme on l’a fait aujourd’hui. On n’était pas prêts sur cet aspect-là. On fera mieux, dimanche à domicile. »

Quatre mois après un triste match nul contre Israël (0-0) dans son enceinte, les Bleus vont retrouver un public qui ne demande qu’à poursuivre la folie des Jeux et celle des rugbymans récents vainqueurs du Tournoi des 6 nations. « Ça sera un autre match, prévient Deschamps. On va tout faire pour renverser la situation. Ça dépendra beaucoup de nous. » Moment tout trouvé pour revivre une folle soirée à la manière du France-Ukraine de 2013 ? « C’est une belle image. On va tout faire pour gagner la deuxième manche, avec cet objectif-là. »
leParisien