« Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes », a indiqué la cheffe de file des députés RN, interrogée sur une possible cohabitation entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella après les élections législatives.
« Je pense qu’on va avoir une majorité absolue. » Dans un entretien au Télégramme, Marine Le Pen a affiché sa confiance dans les résultats des élections législatives anticipées, à quelques jours du premier tour, et a esquissé les contours de ce que pourrait être une cohabitation entre Jordan Bardella, président du RN, et Emmanuel Macron.
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« Chef des armées, pour le Président, c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse, a prévenu la patronne des députés RN. Jordan (Bardella) n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes ».
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Emmanuel Macron avait ouvert le débat sur l’envoi en Ukraine de soldats occidentaux en février, en refusant d’exclure l’option. Il avait d’abord été fraîchement accueilli avant de voir des alliés, République tchèque, Pologne, États baltes notamment, le rejoindre. Certains observateurs considéraient que la question n’était plus de savoir si, mais quand, des soldats européens seront déployés, saluant une « rupture du tabou » et plaidant pour maintenir « l’ambiguïté stratégique » qui consiste à cacher à son ennemi ce que l’on n’est pas prêt à faire.
Lors d’une présentation à Paris de son programme dans le cadre des élections législatives, Jordan Bardella avait indiqué lundi qu’il faisait au contraire de « l’envoi de troupes (françaises) au sol ukrainien » une « ligne rouge très claire ». « Je n’entends pas créer les conditions ou mettre en œuvre » un tel projet, avait-il ajouté, faisant valoir qu’il s’agissait de « (sa) position » et « celle de (son) mouvement » politique.
« Le Président n’aura pas le choix du Premier ministre »
Si le Rassemblement national remportait les élections législatives, une situation de cohabitation entre un président et un gouvernement de couleurs politiques différentes se mettrait en place. Lors des trois précédentes cohabitations de la Ve République, le président avait conservé de larges pouvoirs en matière de politique internationale et de défense, au nom d’une interprétation de la Constitution octroyant un « domaine réservé » au chef de l’État.
En tête dans les sondages, qui lui prédisent une majorité relative voire absolue au soir du 7 juillet, Marine Le Pen s’attend à plusieurs élus « dès le premier tour ». « La dernière fois, c’est la faible participation qui m’avait empêchée d’être élue au premier tour. Cette fois, avec la participation qui s’annonce, nous pouvons avoir 10 à 15 élus dès le premier tour et il peut y avoir plus de 300 triangulaires », assure-t-elle. Et d’ajouter : « Le Président n’aura pas le choix du Premier ministre ».