Emmanuel Macron : « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU »

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France's President Emmanuel Macron looks on during a press conference after the MED9 Summit in the Cypriot city of Paphos on October 11, 2024. Leaders from nine European countries around the Mediterranean Sea met in Cyprus on October 11 to discuss the wars in the Middle East, which they fear will fuel migration and threaten their own security. (Photo by Thomas SAMSON / AFP)

INFO LE PARISIEN. Les propos du président de la République lors du Conseil des ministres, confirmés par plusieurs participants, font référence à la situation au Sud Liban, quelques jours après la convocation de l’ambassadeur israélien, en France, et des tirs répétés d’Israël contre des casques bleus.

C’est une déclaration qui n’avait pas vocation à être rendue publique ; elle va pourtant faire beaucoup de bruit. Dans le huis clos du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mardi, Emmanuel Macron a, selon nos informations, déclaré, en conclusion : « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU, par conséquent il ne devrait pas s’affranchir des décisions de l’ONU ». Une allusion au vote en novembre 1947 par l’Assemblée générale des Nations unies du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe.

« Un rappel au président de la France : ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France », a riposté M. Netanyahou ce mardi dans un communiqué.

Ces propos, confirmés par plusieurs participants, font référence à la situation au Sud Liban, où sont déployés des forces de l’ONU (Finul), où Israël mène une offensive terrestre contre le mouvement pro-iranien Hezbollah La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies affirme que seuls l’armée libanaise et la Finul doivent être déployés dans cette zone et stipule la cessation des hostilités des deux côtés de la frontière.

La semaine dernière, quatre casques bleus avaient été blessés. Dans la foulée, vendredi, le quai d’Orsay avait convoqué l’ambassadeur israélien en France, tandis qu’Emmanuel Macron avait jugé « tout à fait inacceptable » que cette force onusienne soit « visée délibérément par les forces armées israéliennes » et a prévenu que « la France ne tolérera pas de nouveau tir ». Samedi, il avait exprimé « sa grande inquiétude quant à l’intensification des frappes israéliennes au Liban et leurs conséquences dramatiques pour les populations civiles », et avait parallèlement demandé au Hezbollah de « cesser immédiatement » les frappes contre Israël, réitérant son appel à un cessez-le-feu immédiat au Liban.

Des relations qui se sont dégradées

Ces propos du président de la République en Conseil des ministres risquent de mettre de l’huile sur le feu au moment où les relations entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou se sont déjà dégradées ces dernières semaines. Le 6 octobre, les deux responsables avaient échangé par téléphone « en toute franchise », selon un communiqué de l’Élysée. Benyamin Netanyahou reprochait au chef de l’État ses déclarations demandant un arrêt des livraisons d’armes à Israël utilisées à Gaza.

« Honte », avait répliqué Benyamin Netanyahou. Des échanges virulents. À tel point que l’Élysée avait dû publier dans la foulée un communiqué pour calmer le jeu, assurant que la France « est l’amie indéfectible d’Israël ». Ce mardi, les deux dirigeants se sont à nouveau appelés. Netanyahou a dit à Macron qu’il s’opposait à un « cessez-le-feu unilatéral » au Liban.

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