Emmanuel Macron entame une visite d’État de trois jours en Arabie saoudite

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Paris 2024 : Emmanuel Macron visite le chantier du Grand Palais, qui accueillera les Jeux olympiques Grand Palais, 3 Av. du Général Eisenhower, 75008 Paris Le 15/04/2024 Photo : Delphine Goldsztejn

Le président français entame lundi une visite d’État de trois jours en Arabie saoudite pour intensifier les liens avec ce puissant acteur du Moyen-Orient. Emmanuel Macron entend également à « œuvrer ensemble » à la stabilisation dans une région marquée par la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza mais aussi le fragile cessez-le-feu au Liban.

C’est le troisième déplacement du président Emmanuel Macron en Arabie saoudite depuis 2017. Le chef de l’État français est attendu, lundi 2 décembre, vers 19 H locales (16 H GMT) à Riyad pour un premier entretien en tête-à-tête suivi d’un dîner avec le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), dirigeant de facto du royaume. Un temps paria après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie, l’homme fort du pays a également effectué trois visites officielles en France.

Les deux dirigeants vont « acter un rehaussement de la relation bilatérale au niveau d’un partenariat stratégique », a annoncé l’Élysée, rappelant que la dernière visite d’État d’un président français en Arabie remonte à Jacques Chirac en 2006.

Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, à Jeddah, en Arabie saoudite, le 4 décembre 2021
Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, à Djeddah, en Arabie saoudite, le 4 décembre 2021. © Bandar Al-Jaloud / Saudi Royal Palace/AFP/Archives

Ils doivent voir en premier lieu comment « travailler ensemble » sur les conflits qui secouent la région et sur les risques d’escalade généralisée. Avec au « cœur des discussions » le Liban, après une trêve fragile entrée en vigueur mercredi entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah, soutenu par l’Iran.

Emmanuel Macron, fort de son rôle dans le cessez-le-feu, espère un soutien saoudien à l’armée libanaise, qui se redéploie à la frontière avec Israël mais manque de moyens, et à la résolution de la crise politique qui secoue le Liban depuis plus de deux ans.

Soutien au Liban

La monarchie du Golfe, longtemps influente politiquement et financièrement au Liban, s’en est désengagée ces dernières années devant le poids grandissant du Hezbollah.

Mais ce dernier sort très affaibli du conflit avec Israël et Riyad pourrait donc se décider à « financer à nouveau des acquisitions au profit des Forces armées libanaises, voire une aide à l’économie libanaise », avance un bon connaisseur du dossier à Paris.

Les deux pays appellent aussi à un cessez-le-feu à Gaza et à une « issue politique » reposant sur la « solution des ‘deux États' », israélien et palestinien.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite, le 26 octobre 2021
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Riyad, capitale de l’Arabie saoudite, le 26 octobre 2021. © Bandar Al-Jaloud / Saudi Royal Palace/AFP/Archives

L’Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus saints de l’islam, est engagée dans des discussions avec Washington pour une normalisation de ses relations avec Israël et l’octroi de garanties de sécurité américaines.

Mais mi-septembre, le prince héritier saoudien a affirmé que son pays ne reconnaîtrait pas Israël avant la « création d’un État palestinien ».

Les combats qui ont repris en Syrie entre groupes rebelles et le régime de Bachar al-Assad rouvrent aussi un nouveau front d’instabilité régionale.

La visite présidentielle aura un important volet économique mardi alors que le royaume, premier producteur mondial de brut, s’est engagé dans une diversification accélérée pour faire face à un potentiel après-pétrole.

Les deux pays entendent par ailleurs « renforcer de manière très importante » leurs échanges économiques qui ne sont pas « à la hauteur des ambitions communes », souligne l’Élysée.

Une cinquantaine de grands patrons

Le chef de l’État sera accompagné pour cela d’une cinquantaine de patrons de grands groupes français (Total, EDF, Veolia etc..) mais aussi de start-ups dans l’intelligence artificielle et la physique quantique (Pasqal, Alan, Mistral..).

Autant de secteurs, avec la transition énergétique et les mobilités, qui pourraient déboucher sur des contrats. Des entreprises françaises vont notamment participer à des projets saoudiens dans l’énergie solaire.

Des avions Rafale F3R décollent de l'aéroport militaire d'Andravida, en Grèce, le 19 avril 2021
Des avions Rafale F3R décollent de l’aéroport militaire d’Andravida, en Grèce, le 19 avril 2021. © Aris Messinis / AFP/Archives

Des discussions sont également en cours pour l’acquisition d’avions de chasse Rafale par l’Arabie. « La visite du Président pourrait permettre d’emporter une décision, pas forcément une annonce », souligne toutefois une source proche du dossier.

La France est aussi un partenaire clé de l’Arabie saoudite en matière culturelle et touristique, avec le développement d’un méga projet de 20 milliards de dollars autour de l’oasis et du site archéologique d’Al-Ula, au nord de Médine (nord-ouest).

Jadis ouverte essentiellement aux pèlerins musulmans se rendant à La Mecque, l’Arabie saoudite ambitionne de faire du tourisme un des piliers de sa transformation économique et sociétale et d’Al-Ula un des sites les plus prestigieux du Moyen-Orient.

Emmanuel Macron se rendra mercredi à Al-Ula avec la ministre française de la Culture Rachida Dati et d’autres responsables culturels français, dont celui du Centre Pompidou qui va y réaliser un musée d’art contemporain dédié aux artistes du monde arabe.

Article original publié sur France 24

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