Emmanuel Macron acte sa défaite aux législatives… et donne rendez-vous mi-août pour un nouveau gouvernement

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Pour la première fois depuis le second tour des législatives, le président est revenu sur les résultats du 7 juillet lors de son interview au 20 Heures de France 2, ce mardi. Le nom du Premier ministre ne sera pas dévoilé avant la mi-août.

Emmanuel Macron a beau réclamer une « trêve politique » pendant les Jeux olympiques, son entourage s’amuse en faisant un petit parallèle entre l’organisation du plus grand événement sportif de la planète et la situation politique du moment en France : « Pour avoir les JO à Paris, on a réussi à mettre autour de la table une maire socialiste, une présidente de région LR, un maire de Saint-Denis encarté au Parti communiste et un président de la République appartenant aux forces du centre. C’est bien la preuve qu’une coalition de projets… Ça peut se faire ! » reprend goguenard un conseiller du Palais, avant qu’Emmanuel Macron, invité ce mardi soir du journal télévisé de France 2, ne s’approprie à son tour cette même réflexion.

À l’avant-veille de la cérémonie d’ouverture, un mois et demi après une dissolution qui fait encore couler beaucoup d’encre, et désormais embarqué dans une hypothétique formation de gouvernement de coalition, le chef de l’État a tenté ce mardi soir de remettre tout cela en perspective. Pour la première fois depuis le 7 juillet, il a tiré publiquement les enseignements politiques des deux derniers mois, pour mieux laisser les Français à la joie de suivre ensuite les olympiades et partir en vacances. Une gageure.

« Jusqu’à la mi-août, on doit être concentré sur les Jeux »

Mais déjà un rendez-vous programmé au lendemain des JO : la nomination d’un nouveau Premier ministre pour laquelle il ne veut désormais plus tarder, aussi vite que possible après les Jeux olympiques : « De manière évidente, jusqu’à la mi-août, on doit être concentré sur les Jeux. Et puis, à partir de là, en fonction de l’avancée des discussions, ce sera ma responsabilité de nommer un Premier ministre ou une Première ministre et lui confier la tâche de constituer un gouvernement et d’avoir le rassemblement le plus large qui lui permette d’agir et d’avoir la stabilité », a déclaré Emmanuel Macron.


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Traduction de son entourage : « Le président ne veut plus trop attendre, on a un budget à préparer pour la fin d’année. Donc ça peut arriver très vite en effet, autour du 15 août », explique-t-on, sans en dire plus à ce stade sur la personnalité qui sera choisie, et surtout avec qui pour composer la future équipe.

La gauche, stratège, a bien tenté de lui couper l’herbe sous le pied. Plus de deux semaines après le second tour des législatives, les partenaires du Nouveau Front populaire se sont enfin mis d’accord pour tenter d’imposer un nom à Matignon. Leur « candidate » s’appelle Lucie Castets, 37 ans et issue de la société civile. De quoi faire vaciller le président de la République ? Aucunement. Emmanuel Macron a balayé l’option d’un revers de main. « Le sujet n’est pas un nom donné mais quelle majorité peut se dégager », tranche le chef de l’État, qui poursuit : « L’urgence du pays, c’est de bâtir et d’avancer ». L’incapacité du communiste André Chassaigne à s’installer sur le perchoir démontre, selon lui, que le NFP n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale.

« Bâtir des compromis »

Les discussions autour de ce potentiel gouvernement de projets qui agrégerait des élus de droite et de gauche se poursuivent en coulisse. Chargé de les mener pour le compte du bloc central, Gabriel Attal multiplie les contacts. Si Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont présenté lundi leur « pacte législatif d’urgence », une initiative saluée par le chef de l’État, les choses sont cependant plus figées du côté des socialistes et des écologistes, encore arrimés au Nouveau Front populaire. « Mais si on appelle un à un les soixante-six députés PS, je pense qu’on peut en convaincre la moitié », estime, optimiste, un stratège du président. Quand Emmanuel Macron a appelé les groupes politiques à la « responsabilité » et « à travailler ensemble » cet été pour « bâtir des compromis ».

Et pour convaincre chacun de ses bonnes intentions, Emmanuel Macron a d’abord accordé un constat ce mercredi soir : « La majorité sortante à perdu cette élection ». Une première et un pas de plus dans l’autocritique, alors qu’il y a deux semaines, dans une lettre aux Français publiée après le résultat des législatives, il s’était fait moins direct en écrivant que « personne n’a gagné ». « Il y avait besoin de dire les choses, d’admettre le résultat avec lucidité et humilité », appuie un de ses soutiens, considérant que cet aveu est « un préalable à tout le reste pour les forces politiques de l’arc républicain qui pourraient rejoindre un pacte gouvernemental ».

« Il n’y a pas de sous-députés »

Ce mardi soir, Emmanuel Macron a cherché à se poser en « garant » du barrage républicain pour inviter les forces politiques qui y ont participé à se mettre autour de la table. « Le front républicain n’est pas un programme, mais un réflexe démocratique, a riposté dans la foulée le socialiste Olivier Faure, sur X. (…) Quand on convoque des élections au risque du chaos, on en respecte le résultat. »

Mais n’allez pas lui faire dire que la dissolution était un pari raté. Ce choix pris « en conscience » et « avec beaucoup de gravité » était « inéluctable et nécessaire », répète-t-il, convaincu que le gouvernement aurait de toute façon été renversé par une motion de censure au moment du budget, à l’automne prochain.

En attendant, si le résultat du second tour a démontré l’échec du Rassemblement national, qui se voyait déjà à Matignon, le président de la République relève cependant une incongruité démocratique à ses yeux : que le groupe présidé par Marine Le Pen, le premier dans l’hémicycle avec 123 députés, n’ait pas réussi à faire élire des représentants au bureau de l’Assemblée, et n’a hérité d’aucune vice-présidence, ni présidence de commission. « Je pense que ça n’est pas une bonne chose, regrette Emmanuel Macron. Il n’y a pas de sous-députés à l’Assemblée nationale. »

Ce mardi soir, le chef de l’État a mis en musique l’idée de la trêve olympique. « On ne fait pas de politique avec les Jeux. » Le président a presque réclamé une pause. « On a besoin de se réenthousiasmer. On verra tous à partir de vendredi soir pourquoi ça valait la peine. » Trois semaines de répit, avant que la politique ne reprenne le dessus.

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