« Donc, vous l’avez frappée pour un mixeur ? » : le mari violent condamné à un stage de sensibilisation

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Compiègne, ce lundi. Les suspects sont arrivés en voiture vers minuit au commissariat.

Le tribunal de Compiègne a condamné ce lundi un homme de 38 ans pour des violences sur sa conjointe, commises le 9 mars dernier.

« Donc, vous l’avez frappée pour un mixeur ? », questionne Agathe Horiot, présidente de l’audience correctionnelle, ce lundi. Jaouad B., 38 ans, y comparaissait pour des violences commises sur sa femme le 9 mars dernier, à Compiègne. Ce jour-là, quand la police arrive, prévenue par la sœur de la victime, les agents constatent que la femme est prostrée, anxieuse et qu’elle a une marque rouge au visage. Lors de son audition, Khed (le prénom a été modifié) raconte que c’est effectivement la vente d’un simple ustensile de cuisine qui aurait servi de prétexte à la dispute.

En l’apprenant, son mari s’est mis à la gifler. « Je suis tombée sur le canapé et il m’a attrapée le pied pour le tirer au sol. Il s’est assis sur moi en disant qu’il allait me tuer. Quand j’ai pu, je me suis enfermée dans la salle de bains pour appeler mon frère, qui a prévenu ma sœur. Mon mari a trouvé le moyen d’ouvrir la porte. J’étais tétanisée. Il a pris mon portable et l’a jeté par deux fois sur le radiateur pour le casser. »

« Ma main s’est prise dans son torchon »

La version du mari est tout autre. « Oui, on s’est engueulé, j’ai crié et j’ai fait des grands gestes. Ma main s’est prise dans son torchon et deux doigts ont tapé son visage », défend-il. « Donc, c’est la faute du torchon ? », ironise la juge. « C’était involontaire, poursuit le prévenu. Je lui ai pris les mains pour qu’elle arrête de hurler. Quand elle est allée dans la salle de bains, j’ai cru qu’elle faisait une crise d’asthme, alors je suis rentré. »

L’homme nie les violences, parle d’une situation conjugale qui se dégrade depuis des années et de leur envie commune de se séparer. « Ça fait trois ou quatre ans qu’on vit chacun de notre côté, huit mois que je dors dans le salon », détaille-t-il. Khed confirme sa volonté de partir avec ses trois enfants en bas âge. Elle explique qu’elle ne se sent pas libre de faire ce qu’elle veut, qu’elle est sans cesse rabaissée.

Inconnu de la Justice, Jaouad B. a été reconnu coupable et condamné à suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales. Il devra également indemniser sa femme à hauteur de 300 euros pour son préjudice.

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