Une décision d’un juge fédéral au Texas sur une plainte déposée par des opposants à l’avortement pourrait avoir d’énormes conséquences dans tout le pays. Des millions de femmes pourraient être concernées, alerte la porte-parole de l’exécutif américain Karine Jean-Pierre.
La Maison Blanche s’est inquiétée mercredi d’une potentielle interdiction « dévastatrice » des pilules abortives sur tout le territoire américain, que pourrait décider un juge conservateur.
Une telle décision serait « sans précédent et dévastatrice pour les femmes. Et nous nous trouverions en terre inconnue », a dit la porte-parole de l’exécutif américain Karine Jean-Pierre lors de son point-presse.
« Nous travaillons étroitement avec le ministère de la Justice et le ministère de la Santé pour être préparés » à cette éventualité, a-t-elle assuré.
Une décision au Texas attendue
Un juge fédéral du Texas, Matthew Kacsmaryk, peut depuis le 24 février rendre à tout moment sa décision sur une plainte déposée par des opposants à l’avortement contre l’Agence américaine des médicaments à propos de l’autorisation en 2000 de la mifépristone (RU 486), une des deux pilules utilisées pour les interruptions médicamenteuses de grossesse.
Ces plaignants demandent au magistrat, connu pour ses positions ultra-conservatrices, de suspendre sans attendre cette autorisation pour l’ensemble des États-Unis.
Sa décision pourrait avoir d’énormes conséquences, puisque 54% des avortements réalisés dans le pays sont aujourd’hui médicamenteux.
Depuis que la Cour suprême des États-Unis a dynamité le droit à l’avortement, en juin dernier, une quinzaine d’États ont interdit les IVG sur leur sol et les pilules abortives y sont illégales.
Mais les femmes qui y vivent peuvent encore se procurer les cachets dans les États voisins, une procédure plus simple qu’une intervention chirurgicale.