Pendant un mois, la ville de Créteil a vibré autour d’une compétition de football : La Coupe Nationale des quartiers. Ce tournoi qui regroupe 16 équipes représentant leurs pays d’origines est l’œuvre d’un jeune sénégalais du nom de Moussa Sow. Il s’est confié à Seneweb sur le déroulé et la symbolique de cette compétition.
Le 29 mai 2022, la Coupe nationale des quartiers débutait au stade Dominique Duvauchelle dans la banlieue sud-est de Paris (Créteil). La première journée de cette compétition a été marquée par les présences de Baaba Maal, et le champion du monde du 110 mètres haies, Ladji Doucouré. 16 formations étaient engagées. Chacune d’entre elles représentait un pays. Ainsi, le Sénégal, la France, le Mali, la Turquie, le Congo, pour ne citer que ceux-là, étaient de la partie.
Après un mois de compétition, les finales, opposant la République Démocratique du Congo au Mali, dans les catégories hommes comme femmes, se sont déroulées sous les yeux des 7000 personnes présentes dans le stade sans compter celles qui la suivaient sur la plateforme Amazon Prime Video. Un invité de marque était présent pour donner le coup d’envoi de ces finales jouées le 2 juillet : Aliou Cissé. Le sélectionneur sénégalais a profité, lors de la journée, pour entraîner des enfants de 10 à 15 ans. Finalement, sur les deux rencontres des différentes catégoriques, la RDC s’est adjugé le titre au détriment du Mali doublement malheureux.
Moussa Sow et le besoin de « s’unir » autour du football
Ayant vu le jour en 2019 sous le nom de la CAN des quartiers, la compétition a subi un coup d’arrêt de 2 ans à cause de la pandémie de coronavirus. Elle a fait son retour en 2022 et s’intitule désormais la Coupe b nationale des quartiers sur la volonté de son initiateur Moussa Sow. « Déjà, la « CAN » des quartiers ne m’appartient pas, ça appartient à la Confédération africaine de Football (CAF). Du coup n,, , je ne voulais pas utiliser quelque chose qui n’était pas le mien et je voulais créer mon propre nom. Donc, j’ai opté pour la Coupe Nationale des quartiers », explique-t-il.
La trentaine, l’homme d’origine sénégalaise affirme s’être grandement inspiré de la Coupe d’Afrique des Nations pour créer cette compétition en invitant 8 de ses amis de nationalités diverses à former des équipes avec des personnes de mêmes origines vivant à Créteil. Il justifie sa démarche par une profonde volonté d’unifier les communautés : « le foot est un sport qui fédère énormément. On souhaitait par la même occasion mettre fin aux tournois inter-quartiers qui divisent plus qu’autre chose. En gros, de s’unir autour du football ». Approuvé par le maire de Créteil, qui a subventionné la dernière édition, cette compétition a pour devise « le vivre ensemble » et se veut être bien plus qu’une simple compétition sportive mais une fête pour la cohésion sociale.
Une compétition de haut niveau avec des visages familiers
De 2019 à 2022, la CNDQ a pris de l’épaisseur notamment grâce à ses nombreux soutiens dont l’équipementier Nike, qui s’est chargé de confectionner des maillots personnalisés pour chacune des équipes et Amazon Prime Video ayant assuré la retransmission en direct de la finale chez les hommes. Si ce tournoi a tant suscité les passions en dehors, c’est en grande partie grâce au niveau affiché sur le terrain. Il faut le dire, cette coupe a enregistré les présences de footballeurs professionnels en activité ou à la retraite.
« On a eu Mohamed Diamé qui a joué avec le Sénégal, on a eu Karim Ziani (ancien international algérien), Loïc Lapoussin (international malgache) et plein d’autres », énumère Moussa Sow. L’autre point positif à mettre sur le compte de cette compétition est qu’elle peut aussi servir de tremplin pour certains joueurs réussissant à faire forte impression. « Il y a pas mal de recruteurs qui viennent qui viennent faire du repérage », explique l’organisateur avant d’asserter que : « dans ce tournoi déjà, on a 4 joueurs qui ont signé dans des clubs professionnels et une dizaine qui ont été repérés dans des clubs amateurs ».
De belles ambitions pour la suite
La compétition à peine terminée, Moussa Sow se projette déjà sur la prochaine CNDQ avec des innovations qu’il souhaite apporter. « On compte rajouter les « kids » (les enfants), ça pourrait être pas mal », évoque-t-il. L’édition de cette année a vu le tournoi féminin se dérouler avec, comme évoqué plus haut, la victoire de la RDC. L’organisateur souhaite, par ailleurs, augmenter le nombre d’équipes dans cette catégorie, qui était de 8 lors de cette édition, au vu de la forte demande.
La dernière ambition, et pas des moindres, pour Moussa Sow est de faire venir sur les bancs des différentes équipes engagées des figures emblématiques du football : « pour l’année prochaine, pourquoi pas avoir Aliou Cissé sur le banc du Sénégal et Belmadi sur le banc de l’Algérie. Si on peut même avoir Zidane sur le banc de l’équipe de France ». Rendez-vous en 2023 pour la Coupe Nationale des quartiers « New look ».